Enquête interne ouverte au syndicat FO, après des accusations de harcèlement sexuel

Deux représentants de Force ouvrière Service public et Santé sont visés par cette enquête interne. Cinq personnes dénoncent leur comportement.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un militant Force Ouvrière lors d'une manifestation à Metz (Moselle). (CLÉMENT LHUILLIER / RADIO FRANCE)
Un militant Force Ouvrière lors d'une manifestation à Metz (Moselle). (CLÉMENT LHUILLIER / RADIO FRANCE)

Une enquête interne est en cours à Force ouvrière (FO) après des plaintes pour harcèlement sexuel, a appris l'agence Radio France mercredi 22 octobre, confirmant une information du Parisien. Deux personnes, le responsable de la branche Service public du syndicat et son assistant, font l'objet de mesures conservatoires.

Dominique Régnier, numéro 2 de la fédération FO Service public et Santé (FO-SPS) et responsable de la branche Service public, ne peut plus se rendre dans les locaux du syndicat à Paris depuis le début du mois d'octobre, tout comme son assistant, Pierrick Janvier. Ils font tous les deux l'objet d'une enquête interne, accusés de harcèlement sexuel par cinq personnes au sein du syndicat qui a ouvert une enquête interne en septembre.

"Propos graveleux"

"Dominique Régnier reste à son poste, mais il a interdiction de contact avec les personnes qui ont témoigné et interdiction de se présenter dans les locaux de FO", certifie Didier Birig, numéro 1 de la fédération FO-SPS qui a été le premier responsable à recueillir le témoignage des victimes.

Avant l'été, deux militantes se sont présentées à lui pour dénoncer les comportements et les actes de Dominique Régnier et Pierrick Janvier au sein du syndicat. On leur reproche des "propos graveleux", et d'avoir fait des gestes obscènes, en montrant leur sexe, "sans se mettre à nu", tient à préciser Didier Birig. Ce dernier explique à l'agence Radio France qu'il a recueilli les témoignages mais a conseillé aux deux femmes de se rapprocher d'un avocat pour signaler dûment les faits par écrit.

Une fois le courrier reçu fin septembre, Didier Birig a lancé une enquête interne. Celle-ci doit se terminer autour du 15 novembre. Pour l'instant, trois autres témoignages dénonçant d'autres faits similaires mais survenus à d'autres réunions syndicales ont été rapportés.

Interdiction de contacter les témoins

"J'ai reçu les personnes mises en cause et les ai entendues après avoir reçu le courrier d'avocat des deux plaignantes", raconte le numéro 1 de FO-SPS à l'Agence Radio France. "Il y en a un qui a minimisé les faits, l'autre ne les a pas reconnus", ajoute Didier Birig, assurant que Dominique Régnier et Pierrick Janvier vont être entendus de nouveau.

"Dans les jours qui ont suivi, les mesures conservatoires ont été actées", ajoute-t-il. Dominique Régnier et Pierrick Janvier restent à leur poste, mais ils ont interdiction d'entrer en contact avec les personnes qui ont témoigné et interdiction de se présenter dans les locaux de FO.

"À l'issue de cette enquête interne, une décision sera prise sur leur maintien ou non au sein de la fédération", ajoute Didier Birig. Ce dernier assure, qu'en tant que fonctionnaire, si les faits sont établis, il fera un signalement auprès du procureur de la République, au titre de l'article 40 du Code pénal. Quant au parquet de Paris, il n'a pas encore répondu aux sollicitations de l'Agence Radio France pour indiquer si une procédure judiciaire était en cours.

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