: Témoignages "Les salariés sont prêts à faire ce sacrifice" : à la SNCF, les syndicats s'attendent à une forte mobilisation le 7 mars contre la réforme des retraites
L'ensemble des syndicats de cheminots, y compris la CFDT, appellent les cheminots à cesser le travail à partir de mardi. La base est elle aussi déterminée à faire plier le gouvernement. Reportage à Marseille.
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L'unité syndicale est la garantie d'un mouvement très suivi mardi 7 mars, assure Rémi Hours, responsable CGT SNCF à Marseille. Lundi 27 février, dans la soirée, la CFDT a finalement rejoint l'UNSA, la CGT et Sud Rail et signé l'appel à un mouvement reconductible contre la réforme des retraites. "64, c'est inentendable", affirme-t-il. Les salariés sont prêts à faire ce sacrifice, une fois de plus, pour éviter de devoir mourir sur le lieu travail."
"Malheureusement, on s'est rendu compte aussi au fil des années qu'il n'y a qu'en bloquant qu'on arrive à pouvoir être entendus ou à faire reculer les différents gouvernements. On va devoir encore une fois de plus utiliser ces méthodes."
Rémi Hours, responsable CGT à Marseilleà franceinfo
Combien de jours, de semaines, les cheminots grévistes tiendront-ils sans salaire ? Impossible de le dire, reconnaît Bernard Cintolesi, contrôleur à Marseille et délégué Force Ouvrière : "Personne ne peut prédire de telles choses. On le sait aujourd'hui, on va entrer dans un conflit qui va se durcir. On ne sait pas combien ça va durer, 24h, 48h ou un mois? Plus ce sera court pour l'ensemble de la population et pour les salariés, mieux ce sera. Faire grève, ça coûte, tout le monde en est conscient."
Des grévistes avec un fort impact sur la circulation
Tous les syndicats de la SNCF s'attendent à au moins une journée noire le 7 mars et à une forte mobilisation des métiers qui ont le plus d'impact sur la circulation des trains : conducteurs, mais aussi contrôleurs et aiguilleurs. La base semble très remontée, confient des syndicalistes cheminots. Plus de 80 % des adhérents de la CFDT, organisation pourtant loin d'être la plus radicale au sein de l'entreprise, ont voté en faveur de la grève reconductible.
L'opposition au projet de réforme des retraites reste très forte et le climat social au sein de la compagnie ferroviaire est en outre jugé tendu. Les cheminots restent marqués par l'échec des négociations salariales pour 2023 et par les suppressions d'emplois intervenues depuis plusieurs années via des non-remplacements de départs à la retraite qui pèsent sur les effectifs actuels et qui suscitent beaucoup de mécontentement en interne.
Pas d'unité syndicale dans les raffineries et ports
La grève reconductible à la SNCF peut-elle s'étendre à d'autres secteurs, entraînant un "blocage" du pays comme le souhaite la CGT ? Avant la SNCF, l'intersyndicale de la RATP s'était déjà prononcée pour la grève reconductible à partir du 7 mars. Mais en dehors de ce secteur des transports en commun, il n'y a pas d'autre appel unitaire pour l'instant.
Plusieurs fédérations CGT, Mines Énergie, Pétrochimie ou Ports et Docks, tentent toutefois de se coordonner entre elles, afin d'organiser une certaine paralysie de plusieurs secteurs-clés de l'économie au même moment, notamment les raffineries et les dépôts de carburant. Mais il n'y a pas d'unité syndicale et le récent conflit sur les salaires dans les raffineries a plutôt laissé des traces et des divisions entre les différentes organisations.
Ces fédérations CGT sont, en outre, soupçonnées de quelques arrière-pensées, alors que le prochain congrès de la CGT s'ouvre le 27 mars sur fond de succession annoncée de Philippe Martinez. Elles contestent en effet sa ligne, jugée trop conciliante vis-à-vis de Laurent Berger et de la CFDT, pas assez radicale. D'où leur propre tentative de lancer en parallèle une grève reconductible à partir du 7 mars.
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