Suspension de la réforme des retraites : qui sont les 3,5 millions de Français concernés ?

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Article rédigé par franceinfo - M. Bouvier, E. Tixier, A. Tribouart, M. Le Rue - Edité par l'agence 6Medias
France Télévisions

Faites-vous partie des 3,5 millions de personnes qui vont pouvoir profiter du décalage de l'âge légal de départ à la retraite, après la suspension de la réforme annoncée par Sébastien Lecornu ? Qui en bénéficiera ? France Télévisions fait le point.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Dans la même entreprise, ils sont patron, informaticien et directrice financière, et ce mardi après-midi 14 octobre, au cœur de leurs discussions figure la suspension de la réforme des retraites. Ils sont nés entre 1964 et 1968.

"Si je gagne un an, c'est sûr que je serai ravi"

Comme Manuel Da Silva, marbrier. Il faisait partie de ceux que la réforme obligeait à travailler plus longtemps. Désormais, les Français nés en 1968 comme lui pourront partir un an et trois mois plus tôt. "Si je gagne un an, c'est sûr que je serai ravi. Surtout avec les métiers qu'on fait. Il y a de la poussière, il y a du bruit. On constate qu'avec les machines, ça use physiquement", témoigne-t-il.

Son patron est lui aussi né en 1968. Pas de pénibilité, mais toute année est bonne à prendre. "Dans ma carrière, on n'a pas eu beaucoup de cadeaux. À chaque fois, c'était travailler plus, un petit peu moins de liberté. C'est une nouvelle qui nous fait forcément plaisir. Après, je ne suis pas une des professions les plus touchées par la pénibilité au travail, mais ça me laissera en tout cas le choix", réagit Philippe Ledrans, dirigeant de MDY Marbrerie.

Une vaste réflexion autour du financement

Dans les bureaux, Marcelle Chevron est née en 1966. Une génération qui pourra partir neuf mois plus tôt que prévu par la réforme. Avec ce revirement, la directrice financière s'inquiète pour l'équilibre du régime des retraites : "Le problème, c'est qui va payer les retraites ? Moi, j'aurai ma retraite. Mais les gens qui ont 10, 15 ans de moins que moi ?", s'interroge-t-elle.

Comme eux, 3,5 millions de Français sont concernés par cette suspension et pourront arrêter de travailler plus tôt, avec un coût pour les finances publiques de 400 millions d'euros en 2026 et d'1,8 milliard en 2027. Sébastien Lecornu annonce une vaste réflexion sur les retraites et le travail dans les prochaines semaines pour évoquer, entre autres, le financement.

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