L'économie de guerre rend "dérisoire" le débat sur les retraites : la CFTC "choquée" par la déclaration du président de Conseil d’orientation des retraites

Alors qu'Emmanuel Macron souhaite doubler les dépenses militaires, le président du Conseil d'orientation des retraites (COR) a estimé que les discussions sur la réforme des retraites devenaient "secondaires, sinon dérisoires".

franceinfo

Radio France

Publié le 10/03/2025 11:30

Temps de lecture : 2min

Cyril Chabanier, président de la CFTC, le 26 juillet 2024. (JULIEN DE ROSA / AFP)

Cyril Chabanier, président de la CFTC, interrogé lundi 10 mars sur franceinfo, se dit "choqué" par la déclaration sur les retraites de Gilbert Cette, président de Conseil d’orientation des retraites (COR), la qualifiant de "malvenue" et "simpliste". L'économiste, considéré comme proche d'Emmanuel Macron, estime dans une tribune publiée mercredi sur le site Telos que "l’entrée progressive, plus ou moins explicite, dans une économie de guerre rendra secondaires sinon dérisoires les débats actuels sur l’âge légal de départ à retraite à 64 ans".

À lire aussi

L'économie de guerre rend "dérisoires" les débats sur les retraites : le porte-parole du RN dénonce "l'amalgame" du président le Conseil d’orientation des retraites (COR)

"Ça rend la négociation encore plus compliquée", estime le syndicaliste au moment où les organisations syndicales et patronales se sont réunies jeudi pour aborder la question sensible de l'âge légal de départ à la retraite. "Je suis assez choqué de cette déclaration, parce que c'est très malvenu de parler de ça au moment où on ouvre à peine les discussions sur la réforme des retraites dans ce conclave", estime le syndicaliste.

Cyril Chabanier dénonce une déclaration "simpliste" de la part du patron du COR. "Dès qu'on parle d'effort de guerre, la première idée qui vient, c'est d'augmenter l'âge légal alors qu'il y a plein d'autres moyens pour financer cet effort de guerre", dit-il. "Quid de l'effort de l'État dans une meilleure gestion de ses finances publiques ? Quid de l'effort des entreprises ? On stigmatise encore une catégorie, les actifs, et on veut demander un effort simplement à une seule catégorie. C'est ça qui est difficilement acceptable", selon le patron de la CFTC. D'autant plus que cet effort de guerre, selon lui, "va conduire forcément à un taux d'emploi qui va s'améliorer au niveau du secteur de l'armement. Ça va créer de la croissance en réindustrialisant".