Info franceinfo Plus d'un tiers des annonces immobilières locatives ne respectent pas l'encadrement des loyers dans les villes concernées en 2025

La Fondation pour le logement publie la cinquième édition de son baromètre et constate que, quelle que soit la ville, les locataires déboursent, en moyenne, près de 200 euros de plus que ce qu'ils devraient payer.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Nouveau logo de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre). (CAMILLE MARIGAUX / RADIO FRANCE)
Nouveau logo de la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre). (CAMILLE MARIGAUX / RADIO FRANCE)

32% des annonces immobilières locatives ne respectent pas l'encadrement des loyers dans les villes concernées en 2025, affirme la Fondation pour le logement dans la cinquième édition de son baromètre annuel, publié jeudi 4 septembre et révélé en exclusivité pour franceinfo.

 Ce pourcentage est en hausse de 4 points par rapport au baromètre 2024, selon la Fondation pour le logement. L'encadrement des loyers est actuellement appliqué dans 69 villes en France, dont Paris, Lyon, Bordeaux, Lille, Grenoble ou encore Montpellier et au Pays Basque.

L'encadrement des loyers pas assez respecté, partout

Dans le détail, la zone où l'encadrement des loyers est le moins respecté est Plaine-Commune, ce regroupement de huit communes de Seine-Saint-Denis. 59% des annonces analysées par la Fondation pour le logement sont hors des clous, Saint-Ouen et Saint-Denis étant les deux villes où se concentrent la majorité des annonces illégales. À Biarritz, 53% des annonces ne respectent pas l'encadrement des loyers, 45% à Grenoble, 31% à Paris et Lille, 25% à Bordeaux, 24% à Lyon-Villeurbanne et 12% à Montpellier.

Dans toute la France, ce dépassement illégal représente 192 euros de plus par mois en moyenne pour le locataire. À Paris, c'est 237 euros par mois, 161 euros à Lyon-Villeurbanne, 154 euros à Bordeaux et 122 euros à Lille.

La Fondation pour le logement note que les logements meublés sont particulièrement concernés par les annonces frauduleuses. 41% des annonces ne respectent pas loi, soit 14 points de plus que les logements vides.

L'organisme dénonce également le "culot" des propriétaires de passoires énergétiques, et particulièrement ceux qui louent des logements classés G (la pire note). Selon le baromètre, ce sont eux qui proposent le plus souvent des logements frauduleux (38%). Enfin, les sites de petites annonces sont épinglés par la Fondation qui note que PAP.fr est la plateforme la plus problématique (48% des annonces locatives sont illégales) devant LeBonCoin (40%) et bienIci.fr (38%).

Des citoyens trop peu informés sur les recours

Si la Fondation pour le logement relève qu'à Paris, au premier semestre 2025, près de 4 000 signalements ont été effectués, permettant aux locataires de récupérer en moyenne 3 300 euros de trop-perçu, elle déplore que le grand public ne soit pas suffisamment informé du dispositif, parlant d'une communication "insuffisante" sur le sujet. Elle regrette également les délais en cas de signalement, "huit mois avant de prononcer une amende contre les bailleurs en tort".

La Fondation, qui a étudié 20 529 annonces cette année, appelle par ailleurs à renforcer les contrôles face aux "bailleurs fraudeurs" et à pérenniser l'encadrement des loyers au-delà de la fin de l'expérimentation prévue en novembre 2026. Elle souhaite qu'une loi soit votée en ce sens avant ce délai, et que l'encadrement soit étendu aux villes volontaires comme Rennes, Marseille et Tours.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.