La justice espagnole a condamné mercredi à 21 mois de prison deux responsables de la radio Cadena Ser
Motif inédit de cette peine : "révélation de secrets" sur internet.Daniel Anigo, directeur de Cadena Ser, et le directeur de l'information, Rodolfo Irago, ont été condamnés pour avoir publié en 2003 sur le site internet de la radio une liste 78 personnes affiliées de façon irrégulière au Parti populaire (PP, droite).
Motif inédit de cette peine : "révélation de secrets" sur internet.
Daniel Anigo, directeur deCadena Ser, et le directeur de l'information, Rodolfo Irago, ont été condamnés pour avoir publié en 2003 sur le site internet de la radio une liste 78 personnes affiliées de façon irrégulière au Parti populaire (PP, droite).
Le juge a estimé que le droit à l'information, protégé par la Constitution, s'appliquait à la télévision, à la radio et à la presse écrite mais pas de la même façon à l'internet, selon la SER, qui fait partie du groupe Prisa (quotidien El Pais).
Une "atteinte à la liberté d'expression"
La radio, qui a interjeté appel, a fait partie de sa "perplexité" devant cette sentence inédite qui, selon elle, constitue "une claire atteinte à la liberté d'expression et d'information et représente un risque sans précédent pour l'exercice de la profession de journaliste".
Selon le tribunal, l'internet ne serait pas stricto sensu un moyen de "communication sociale" comme la radio ou le télévision, mais un vecteur de diffusion "universel", non protégé pas les garanties constitutionnelles.
Un délit inédit
Le juge a estimé dans son verdict que si la dénonciation des irrégularités était une "information", la publication de la liste sur internet n'en était pas une et constituait donc un délit de "révélation de secrets".
Les deux responsables de la SER ont en outre été condamnés à indemniser lourdement les plaignants, dont les noms figuraient sur la liste, et le tribunal leur a interdit d'exercer la profession de journaliste pendant les 21 mois de leur condamnation.
Les associations de journalistes protestent contre "une sentence démesurée et ahurissante"
L'Association de la presse madrilène (APM) et la Fédération des associations de journalistes en Espagne (FAPE) ont immédiatement condamné mercredi soir dans un communiqué cette "sentence inédite, démesurée et ahurissante".
Rappelant que la Constitution protège la libre diffusion d'informations via "l'écrit, la parole ou tout autre moyen", elles demandent à la justice de renverser rapidement ce jugement qui, selon elles, "conspire contre la liberté".
Voir aussi le site de Cadena Ser
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