Republication des caricatures par Charlie Hebdo : la liberté d'expression "a reculé parce qu'une partie de la gauche a reculé", affirme Manuel Valls
"Bien sûr la société française s'est levée en masse le 11 janvier 2015 pour dire 'nous sommes Charlie' mais j'observe aussi avec une certaine inquiétude les fractures dans la société française", dit l'ancien Premier ministre.
"Charlie ne change pas, c'est toujours un journal qui résiste face à l'islamisme, à l'islam politique, face à ce qu'il y a de plus abject et qui a conduit à la mort de ces journalistes", déclare ce mardi sur franceinfo l'ancien Premier ministre Manuel Valls, alors que Charlie Hebdo republie, dans son numéro de mercredi 2 septembre, les douze caricatures de Mahomet qui avaient fait du journal satirique la cible des jihadistes.
"Nous sommes tous responsables"
"C'est pour ça que je suis Charlie et que nous sommes beaucoup à être toujours Charlie après ces années qui viennent de s'écouler", poursuit celui qui était chef du gouvernement au moment des attentats de janvier 2015. La liberté d'expression "a reculé parce qu'une partie de la classe politique, une partie de la gauche a reculé", soutient-il.
Je partage cet acte de résistance, cette manière de dire qu'ils sont toujours debout, que le terrorisme ne les a pas abattus.
Manuel Vallsà franceinfo
Je crois que c'est important de rappeler pourquoi des terroristes sont entrés dans les locaux d'un journal et ont abattu de manière affreuse des journalistes", indique-t-il. "Quand je vois qu'il y a 20% de jeunes qui disent ne pas condamner les auteurs de ces attentats [sondage Ifop pour Charlie Hebdo], le travail de fond, de pédagogie n'a pas été suffisamment fait. Nous en sommes tous responsables", estime l'ancien Premier ministre.
"Bien sûr la société française s'est levée en masse le 11 janvier 2015 pour dire 'nous sommes Charlie' mais j'observe aussi avec une certaine inquiétude les fractures dans la société française", déplore Manuel Valls. À propos de cette expression "Je suis Charlie", il pointe du doigt "une partie des responsables publics, des intellectuels, de la presse" qui "ont précisément abandonné ce combat", selon lui.
"Il faut rester Charlie" pour "être Français"
"Quand des grands journaux ou quand des directeurs de presse, comme Edwy Plenel, ont expliqué que Caroline Fourest, moi-même et surtout Charlie répandions la haine anti-musulmans, comment voulez-vous qu'une partie de la société se sente en adéquation avec Charlie ?", interroge celui qui est désormais conseiller municipal de Barcelone en Espagne. Selon Manuel Valls, il faut "rester Charlie parce que c'est la plus belle des manières d'être tout simplement Français".
L'ancien chef du gouvernement affirme que le procès des attentats de janvier 2015 qui s'ouvre mercredi 2 septembre est un procès "profondément politique". "D'abord bien sûr pour les victimes de Charlie, de Montrouge, de l'Hyper Cacher parce qu'au fond on visait à la fois des journalistes, des policiers parce qu'ils nous protégaient, des Français juifs tout simplement parce qu'ils étaient juifs. Donc oui, c'est profondément politique parce que c'est une pensée politique, l'islamisme, qui voulait abattre la liberté et ceux qui l'incarnaient", conclut Manuel Valls.
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