Les salariés "sont à bout" : cinq syndicats appellent à une grève nationale illimitée chez Lidl
Le mouvement s'annonce d'une ampleur inédite. Les syndicats réclament une "revalorisation des salaires", une "amélioration des conditions de travail" et s'opposent aussi à un projet de généralisation de l'ouverture des magasins le dimanche.
"Trop c'est trop", résume Thierry Chantrenne, délégué CGT depuis 32 ans chez Lidl. Cinq organisations syndicales - la CFTC, la CGT, la CFDT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC -, appellent à "une grève illimitée à partir du 7 février" chez Lidl France, car la colère gronde parmi les 46 000 salariés.
La direction veut leur imposer de travailler le dimanche matin dans l'ensemble des 1600 magasins dans un contexte social interne déjà très dégradé. "Nous avons beaucoup de personnes qui demandent à partir, de plusieurs manières, démissions, ruptures conventionnelles… Les gens n’en peuvent plus, ils sont à bout", expose le délégué CGT.
"On est toujours en train de courir"
Les syndicats comptabilisent 2 200 départs non remplacés depuis 2022 et constatent l’épuisement des équipes, soumises à une polyvalence poussée à l'extrême, ce qui distingue Lidl des autres groupes du secteur de la grande distribution.
"Chez nous, une caissière fait tout, comme le responsable de magasin, comme l’adjoint… On fait le ménage, on met en rayon, on passe les clients en caisse."
Thierry Chantrenne, délégué CGTà franceinfo
"On est toujours en train de courir, beaucoup plus que dans les autres magasins", insiste Thierry Chantrenne.
La direction assure que le dialogue social est permanent
Sans répondre directement aux critiques sur les conditions de travail, la direction de Lidl jure toutefois que le dialogue social est permanent au sein de l'enseigne et dit proposer une majoration de 50% des heures travaillées le dimanche pour les salariés concernés. Les syndicats prévoient malgré tout une forte mobilisation dès vendredi 7 février dans les magasins et des piquets de grève devant les 26 entrepôts de Lidl en France.
Depuis le début de la décennie 2010, l'enseigne est passée d'un modèle de "hard discount" à davantage de qualité dans des magasins de format relativement réduit, avec moins de 2.000 références et s’est imposée aux côtés de Leclerc, qui pèse près du quart du marché dans la grande distribution alimentaire.
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