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"Je suis très fière de dire que mon compte est positif" : on peut s'en sortir, après des années de surendettement

Trente ans après les premières lois contre le surendettement en France, une bonne nouvelle : le phénomène n'a jamais été aussi bas. Nous avons rencontré une jeune femme, Zahia, qui a pu mettre fin à des années d'endettement chronique.

Article rédigé par Sophie Auvigne - Édité par Pauline Pennanec'h
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un dossier de déclaration de surendettement (illustration). (FRED DUFOUR / AFP)
Un dossier de déclaration de surendettement (illustration). (FRED DUFOUR / AFP)

Zahia* se souvient, lorsqu'elle était enfant, de la sortie du dimanche au centre commercial, pour faire du shopping tous les week-ends. Adulte, elle a continué à dépenser sans compter. Aujourd'hui, Zahia rembourse très exactement chaque mois 793 euros. Un plan de surendettement validé par la Banque de France. "Le plus dur pour moi, ça a été d’accepter de déposer le dossier parce que c’était voir l’étendue des dettes et des crédits à la consommation que j’avais contractés", raconte cette femme qui n'avait "pas conscience" de s'endetter autant.

Pour Zahia, le plan "reste une expérience très douloureuse" mais "salvatrice". "Une fois que l’acte a été déposé, ça a été un soulagement parce que tout était bien structuré sous forme de tableau, avec une date de début et une date de fin, ce qui était rassurant. Les créanciers étaient informés, j’étais donc protégée", continue-t-elle.

La rencontre avec les "débiteurs anonymes"

Une étape, mais pas la fin des soucis pour Zahia qui replonge, jusqu'au jour où elle découvre l'association "débiteurs anonymes", sur le principe des "alcooliques anonymes".

Je m’étais jurée de ne plus recommencer des crédits, de ne plus me surendetter. J’ai recommencé dans une relation affective où je payais tout.

Zahia

à franceinfo

"Mon orgueil en a pris un coup, ma facette de wonder woman s’est quasiment effondrée", témoigne-t-elle. Très rapidement, elle a demandé de l'aide. "Le premier déclic a été le plan de surendettement, mais ce qui a consolidé vraiment, c’est les 'débiteurs anonymes'. Surtout parler mais ne pas être jugé", dit-elle. Ces réunions, "c’est à vie" pour Zahia.

"Très fière de dire que mon compte est positif"

Banque de France d'un côté, groupe de paroles de l'autre, Zahia ne vit plus de la même manière : "Aujourd’hui, je suis très fière de dire que mon compte est positif. Le plan existe toujours, mais je vis vachement mieux, et au-delà de ça, je consomme différemment aujourd’hui."

Zahia est aujourd'hui vigilante : elle sait qu'elle n'est pas sortie d'affaire, mais ne doit pas replonger. "Pour moi, la dépendance, c’est une maladie que j’ai à vie, mais je suis apaisée. Ça ne me fait pas peur car je sais que ce n’est plus pour moi, et vu l’état d’angoisse dans lequel ça me plongeait, non je n’y retournerai pas", dit-elle.

À son tour, Zahia aide ceux qui viennent frapper à la porte de l'association. Elle veut rendre ce qu'on lui a "si gentiment donné gratuitement".

*Ce prénom a été modifié

Zahia, surendettée, témoigne au micro de Sophie Auvigne

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