Menaces sur l'usine Novasco (ex-Ascometal) en Moselle : "Je me sens démunie, tout est décidé à Paris", s'inquiète la maire de Hagondange

Un an après sa reprise par un fonds d'investissement britannique, Novasco (ex-Ascometal) est à nouveau menacé de redressement judiciaire, voire de liquidation pure et simple.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Lorraine
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Manifestations des salariés d'Ascometal, à Hagondange, en Moselle, le 15 mars 2018. (KARIM SIARI / MAXPPP)
Manifestations des salariés d'Ascometal, à Hagondange, en Moselle, le 15 mars 2018. (KARIM SIARI / MAXPPP)

"Depuis juin, je n'ai pas entendu de noms de repreneurs potentiels", "je me sens démunie (...) tout est décidé à Paris", s'inquiète mercredi 23 juillet sur ICI Lorraine (ex France Bleu) la maire (DVD) de Hagondange (Moselle), Valérie Romilly, face à la possible fermeture de l'usine Novasco de la commune, qui emploie 480 personnes, sauvée de justesse il y a un an.

L'élue dénonce l'absence de communication entre l'État, le gouvernement, et les élus locaux. Le groupe Novasco, nouveau nom du sidérurgiste Ascometal après sa reprise en juillet 2024 par le fonds d'investissement Greybull capital, fait l'objet d'une procédure de conciliation qui pourrait aboutir à un redressement ou une liquidation judiciaire.

Une procédure de conciliation prévue vendredi

Une visioconférence doit avoir lieu entre l'élue et "des personnes du ministère" vendredi, "j'espère qu'elle sera maintenue", espère la maire de Hagondange, même si elle ne se fait pas d'illusion : "J'ai l'impression que tout part à vau-l'eau. On a laissé partir nos sidérurgies, on a laissé partir tout un savoir-faire verriers. Je n'y crois plus", confie-t-elle. Le temps presse pour l'usine Novasco, car la procédure de conciliation se termine vendredi.

L'an dernier, "on avait des repreneurs potentiels, notamment un Italien (Venete). On était convaincu que c'était le meilleur repreneur possible", se souvient Valérie Romilly. Mais finalement, "c'est Greybull qui a été choisi, un fonds d'investissement anglais. Malgré tout, on était satisfait qu'il y ait une reprise". L'État avait aussi prêté de l'argent pour aider l'entreprise historique. "On se disait que Greybull allait investir et finirait par revendre d'ici à quelques années", poursuit la maire.

Le ministère à la recherche d'un repreneur

Mais un an après, "ce n'est pas ce qui s'est passé selon les syndicats", regrette l'élue. Greybull s'est désengagé et n'a pas investi les sommes promises. "Ce qui nous inquiète, c'est une liquidation judiciaire", redoute Valérie Romilly. Mardi, les salariés ont donc décidé de mettre en place un barrage filtrant à l'entrée de l'usine. Le mouvement est susceptible de monter en puissance dans les jours qui viennent face au risque de fermeture.

Le ministère de l'Industrie, avec l'appui de Bercy, recherche un repreneur, mais aucun nom n'est sorti à cette heure. Valérie Romilly dénonce le double discours du gouvernement qui parle de "réindustrialisation" mais ne met pas les "moyens nécessaires". "Beaucoup d'emplois sont en jeu. C'est tout ce qui reste, l'usine, tout le monde la connaît. On a toujours vécu avec. Mes grands-parents y travaillaient, tout le monde travaillait dans cette usine. La voir disparaître, ça serait effectivement dramatique, poursuit l'élue. C'est la dernière sidérurgie qui nous reste."

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