Trêve hivernale : la Fondation Abbé Pierre appelle "le gouvernement à trouver les solutions alternatives à l'expulsion"
Pour Christophe Robert, le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, "l''expulsion est vraiment la pire des solutions".
En ce premier jour de trêve hivernale, qui suspend les expulsions locatives jusqu'au 31 mars 2024, la Fondation Abbé Pieere interpelle l’Etat sur la hausse des expulsions locatives. Une période de cinq mois, pendant laquelle les locataires, à quelques exceptions près, ne pourront pas être expulsés. "Il faut absolument et j'en appelle au gouvernement, mettre à profit cette période pour aller au-devant de toutes les personnes qui risquent d'être expulsées dès le 1er avril prochain", alerte mercredi 1er novembre sur franceinfo Christophe Robert, le délégué général de la Fondation.
"En 2022, 17 500 ménages, soit près de 38 000 personnes, ont été expulsés de leur logement par les forces de l’ordre. Ce chiffre record, en hausse de plus de 130 % en 20 ans, risque fort d’augmenter encore en 2023 d’après les retours de plusieurs territoires et la hausse des impayés constatée par les bailleurs", alerte la Fondation Abbé Pierre. Mais selon Christophe Robert, le nombre de ménages expulsés est en réalité "deux à trois fois" plus important, car ce chiffre de 17 500 ménages n'englobe pas ceux qui n'ont pas été expulsés avec le concours des forces de l'ordre.
Une trêve pour chercher des solutions
Cette période de répit pour les ménages qui ne paient pas leur loyer, "obtenu en 1956 par l'abbé Pierre", rappelle Christophe Robert doit servir à trouver des solutions. "Il y a des gens qui ne savent pas qu’ils pourraient avoir des aides pour payer leur loyer, peut-être faudra-t-il aussi les aider à trouver un logement". Mais il insiste : "L'expulsion est vraiment la pire des solutions."
Christophe Robert invite également les locataires en difficulté à "ne pas rester seuls" et à se rapprocher "des services sociaux du département, des Centre communaux d'action sociale" ou encore à contacter la plateforme "allô prévention des expulsions" de la Fondation Abbé Pierre au 0810 001 005. C'est selon lui, "absolument fondamental", car "l'idée de la trêve hivernale, ce n'est pas reculer pour mieux sauter".
Christophe Robert craint une augmentation des expulsions à l'issue de cette trêve hivernale à cause de "l'inflation et de l'augmentation des coûts de l'énergie". Le délégué général de la Fondation Abbé Pierre note que "des personnes qui n'étaient pas expulsées sans solution jusqu'à maintenant" se retrouvent à la rue. "Je pense aux familles avec parfois de jeunes enfants ou à des personnes très âgées parce que le secteur de l'hébergement est saturé", déplore-t-il.
L'État doit accentuer ses efforts
Le ministre du Logement, Patrice Vergriete, a affirmé mardi à l'Assemblée nationale qu'"aucun gouvernement n'a fait autant sur l'hébergement d'urgence". C'est "juste" admet le délégué général de la Fondation Abbé Pierre, car le gouvernement a maintenu les 40 000 places d'hébergement d'urgence ouverte pendant la crise du Covid-19. Néanmoins ce n'est pas la question selon lui, "la question, c'est qu'il y a des personnes à la rue et ce n'est pas acceptable". Il souligne que le 115, le numéro d'urgence pour les personnes sans abri "n'est pas en capacité de proposer une solution d'hébergement" aux "8 000 personnes qui appellent tous les soirs".
Christophe Robert dénonce les expulsions qui "ajoutent de la misère à la misère". Il conçoit que les impayés peuvent mettre en difficulté les propriétaires. "Le préfet peut surseoir le temps de trouver une solution, mais il ne faut pas que ce soit le propriétaire qui en fasse les frais. Donc, il existe un fond pour indemniser les propriétaires". La Fondation Abbé Pierre demande "à ce que ce fonds soit réévalué, augmenté pour justement éviter les expulsions, le temps de trouver les solutions alternatives à l'expulsion".
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