Les soignants épuisés face au Covid-19 : "Je suis dans la maltraitance", déplore une cadre de santé
Ils en ont ras-le-bol. Alors qu'ils doivent gérer une nouvelle vague de malades du Covid-19, les personnels hospitaliers sont épuisés et le font savoir avec des rassemblements et des grèves un peu partout en France, jeudi.
Une deuxième vague épidémique de Covid-19 s'abat sur les hôpitaux et les personnels soignants, infirmiers, médecins ou aides-soignants, n'en peuvent déjà plus. Les augmentations de salaire obtenues à l'issue du "Ségur de la Santé", près de 200 euros par mois pour certains métiers l'an prochain, ne rendent malheureusement pas l'hôpital public plus attractif, regrettent les soignants qui manifestent jeudi 15 octobre un peu partout en France à l'appel de plusieurs syndicats et collectifs de soignants.
Les conditions de travail dégradées empêchent toujours d'attirer des professionnels de santé, explique Fabienne Eymard. Selon cette cadre de santé à la Timone à Marseille, son travail consiste aujourd'hui à gérer des plannings à trous, et en l'occurrence gérer la pénurie.
Les longues maladies et les maternités ne sont pas remplacées.
Fabienne Eymard, cadre de santé à la Timone à Marseilleà franceinfo
"Dans mon service, j’ai une auxiliaire de puériculture qui est absente depuis janvier 2018, explique Fabienne Eymard. Ce qui fait que quand je sors le planning en début de mois, il est déjà avec une personne en moins. En septembre, j’ai eu un arrêt lié au Covid et un nouvel arrêt pour une intervention chirurgicale. Ce qui fait que mon équipe d’auxiliaires puériculture s’est retrouvée à un tiers en moins de l’effectif normal".
À chaque fois, Fabienne Eymard doit changer tout le planning de ses équipes quitte à bouleverser leur vie personnelle. "Que je le veuille ou non, je suis dans la maltraitance, à ce niveau-là, déplore la cadre de santé. Et je m’aperçois, que ce soit moi ou l’équipe, on s’habitue à travailler en sous-effectif."
Il m’est arrivé de laisser une seule infirmière avec 32 patients chez les adultes, notamment en chirurgie.
Fabienne Eymard
"Je travaillais en sous-effectif un jour sur deux", raconte quant à lui Thomas Laurent, infirmier aux Hospices civils de Lyon. Alors, pour compenser, pour boucher les trous du planning de son service, il a multiplié les heures supplémentaires, jusqu'à ce que, épuisé, il renonce. Il quitte l'hôpital. "C’était trop. Et je n’ai pas pu me résoudre à continuer encore longtemps dans ces conditions. Du coup comme beaucoup de collègues avant moi et sûrement malheureusement bien d’autres qui viendront ensuite, j’ai choisi de changer de métier. Et au niveau des autres soignants, des retours qu’on peut avoir, la majeure partie comprend, me dit : ‘Tu as raison de partir, c’est une bonne chose, si je pouvais, je ferai comme toi'". Aujourd'hui Thomas Laurent se dit triste de quitter l'hôpital public, triste mais soulagé.
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