Restauration : salubrité, travail au noir… Immersion dans les contrôles estivaux des inspecteurs de l'Urssaf

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Article rédigé par France 2 - C. Rigeade, A. Girard, J. Pelletier, J. Boulesteix, M. Cayot, G. Liaboeuf - Édité par l'agence 6Medias
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En cette période estivale où la fréquentation des restaurants est au plus haut, les inspecteurs du travail et de l'Urssaf sont sur le pont pour vérifier la régularité des conditions de travail des salariés. Emplois dissimulés, horaires à rallonge… Les contrôles sont fréquents, comme à Cassis, dans les Bouches-du-Rhône, et Brive-La-Gaillarde en Corrèze.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


À Cassis (Bouches-du-Rhône), ils sont la cible de ces inspecteurs de l'Urssaf : les cafés-restaurants, contrôlés de manière inopinée. Il est midi lors de notre reportage, quand les agents pénètrent dans cet établissement pour traquer le travail au noir. Le restaurateur perd patience.

"On est en plein service et ça me gonfle. Les gens, ils attendent tous et ça me gonfle. Il n'y a rien qui sort de la cuisine et ça m'emmerde", peste-t-il. Il faudra une quinzaine de minutes aux inspecteurs pour interroger tous les salariés et passer au peigne fin leurs conditions de travail.

Pour l'inspectrice Sophie Pesce, "tout a l'air sain" : "Ils répondent aux questions. Par rapport aux rémunérations, ça correspond largement à ce qu'ils déclarent au niveau des jours de travail et des horaires de travail, donc ça a l'air très carré", note la jeune femme.

Le travail dissimulé en augmentation

En plein été, les contrôles se multiplient. Dans un autre restaurant, notre caméra n'est pas la bienvenue. L'inspecteur, Éric Weyer, suspecte des dysfonctionnements : "Il y a des gens qui sont payés par virement, d'autres à moitié virement et moitié espèces. C'est vrai que les horaires, par contre, c'est un peu... Il va falloir gratter un petit peu sous le niveau des horaires déclarés. C'est un peu variable. Les gens viennent aussi un peu quand on leur demande de venir".

S'ils sont vigilants, c'est que le travail dissimulé explose : 1,6 milliard d'euros de fraude en 2024, c'est quatre fois plus qu'il y a dix ans. Veiller au respect du droit du travail, c'est aussi la mission de Didier Bertozzi. À Brive-la-Gaillarde (Corrèze), il contrôle un restaurant en pleine matinée. Jusqu'à 300 couverts par services assurés par une vingtaine de salariés. Tous doivent être en règle. Rien n'est laissé au hasard, même les espaces dédiés aux employés sont inspectés.

"Le nombre de vestiaires n'est pas forcément suffisant. On a une absence de sièges, forcément pas très nettoyés. Normalement, le nettoyage doit être régulier, il doit être quotidien", souligne Clément Le Gohebel, inspecteur Urssaf.

À l'étage, c'est ce grenier qui pose question. Les salariés doivent avoir un logement décent. Pour cette fois-ci, les gérants risquent un rappel à la loi. Les inspecteurs rendront leurs conclusions d'ici dix jours.

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