"Le fiasco de la reprise, c'est aussi son échec" : Emmanuel Macron attendu de pied ferme à Amiens par les anciens salariés de l'usine Whirlpool
Après avoir soutenu le projet de reprise par WN, le chef de l'Etat effectue une visite sous tension, jeudi dans sa ville natale. Beaucoup jugent qu'il a une part de responsabilité dans cette déconvenue. Franceinfo a interrogé Antonio Abrunhosa, délégué CGT.
Emmanuel Macron est de retour dans sa ville natale d'Amiens (Somme) pour deux jours. Mais le déplacement, jeudi 21 et vendredi 22 novembre, n'aura rien de reposant. Sur place, les habitants ont beaucoup de questions à lui poser, et les plus bavards devraient être les anciens salariés de l'usine Whirlpool. Car le projet de reprise défendu par le chef de l'Etat est aujourd'hui un échec. WN, l'entreprise qui avait repris l'usine en mai 2018, a été liquidée. Et ses projets de voitures électriques et de casiers réfrigérés ne sont jamais sortis des bâtiments. Franceinfo a interrogé Antonio Abrunhosa, délégué CGT, avant la venue du président de la République.
Franceinfo : Que représente la venue du chef de l'Etat à Amiens ?
Antonio Abrunhosa : Celle d'un fiasco, d'un échec. Car la reprise de l'usine Whirlpool est un raté total, il faut dire les choses. Aujourd'hui, sur les 280 salariés, 163 sont toujours sans emploi. Et cet échec, c'est aussi celui du président de la République. Il a sa part de responsabilité.
Pourquoi ?
Parce que le chef de l'Etat a toujours soutenu le projet de reprise présenté par l'industriel Nicolas Decayeux et son entreprise WN. Personne n'a oublié les propos qu'il nous a tenus quand il est venu quelque temps après avoir été élu à l'Elysée, en 2017. Je me souviens très bien de tout : il m'a serré la main en me disant qu'il n'allait pas nous abandonner, que tout se passerait bien, que tout le monde aurait du travail, que toutes les lignes allaient fonctionner à bloc. On entendait même que le repreneur allait devoir recruter ailleurs tellement il y aurait des demandes.
Où en est l'usine aujourd'hui ?
WN, la société choisie pour reprendre le site, a été liquidée. On n'aura jamais vu les couleurs de ses projets de voitures électriques et de casiers réfrigérés. C'est une usine fantôme aujourd'hui. Personne n'y travaille.
Qu'avez-vous à dire à Emmanuel Macron ?
A vrai dire, on se demande surtout ce qu'il a encore à nous dire. Il n'a rien fait pour nous. Bien sûr qu'on lui en veut. Il y a des gens dans les ministères qui sont payés pour vérifier si un repreneur est viable ou pas. Là, ils n'ont même pas lu les papiers, sinon ils auraient vu que c'était une mascarade. Et tout ça, avec de l'argent public. C'est écœurant.
Il aurait mieux fait de rester chez lui, on se serait mieux débrouillés.
Antonio Abrunhosa, délégué CGTà franceinfo
Surtout, on a le sentiment d'avoir été utilisés, comme si on s'était servi de nous. Souvenez-vous du fameux déplacement organisé parallèlement à celui de Marine Le Pen pendant la campagne électorale, en avril 2017. Aujourd'hui, on se sent abandonnés. Personnellement, je suis toujours en reclassement dans un cabinet. J'en suis à ma neuvième formation. Mais à 49 ans, je n'ai rien retrouvé.
Emmanuel Macron a néanmoins accepté de vous rencontrer...
Oui, il doit venir nous voir vendredi (à 9h30) directement sur le site. Mais que va-t-il bien pouvoir nous dire ? J'ai des doutes. En tout cas, qu'il ne s'attende pas un tapis rouge. Notre objectif, c'est de mettre la pression pendant ses deux jours à Amiens. Voilà pourquoi on va aller à sa rencontre dès cet après-midi à 14 heures, à la Citadelle [le député "insoumis" de la Somme, François Ruffin, appelle aussi à un rassemblement]. On va lui montrer ce que fait sa politique. Le premier de cordée s'en fout plein les poches et il part en courant. Point barre.
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