Vosges : les machines de l'ancienne papeterie de Docelles "sabotées" avant leur vente aux enchères
L'ancien matériel de la célèbre papeterie UPM de Docelles (Vosges) est mis aux enchères mardi. Mais les machines ont été endommagées par l'ex-propriétaire pour éviter un rachat par la concurrence.
Dans les Vosges, la commune de Docelles croyait avoir tourné la page douloureuse de la fermeture de sa grande papeterie en 2014. C'était sans compter sur la découverte faite à l'occasion de la vente aux enchères du matériel mardi 24 octobre. L'ex-propriétaire, le groupe finlandais UPM, a endommagé les machines pour éviter un rachat par la concurrence. Les anciens salariés vivent très mal ce nouvel épisode.
Une épreuve supplémentaire
Docelles, une commune de près de 1 000 habitants traversée par la Vologne, est comme greffée à l’immense papeterie à l’entrée de la commune. L’usine UPM, fondée en 1452 a fermé il y a trois ans. À l’époque, la suppression de 162 emplois a été dramatique pour Docelles. Les conséquences sont toujours visibles. Une habitante montre les panneaux aux alentours : "À vendre, à vendre". Le maire, Christian Tarantola, n'a pas l'intention d'assister à l'épilogue de la saga industrielle que doit constituer la mise aux enchères du matériel.
C’est trop dur. Le pire est arrivé. On nous a cassé les machines. Symboliquement, c’est fort. Et tout ça pour que ça n’aille pas à la concurrence.
Christian Tarantola, maire de Docellesà franceinfo
Devant le site de l'ancienne usine, finalement vendu en juin dernier par l'ex-propriétaire finlandais, des camions vont et viennent. Gildas Bannerot, un ancien délégué CFDT et Roland, électricien pendant 46 ans à la papeterie, assistent au déménagement. "Ils démontent du matériel", expliquent-ils, dépités. Mais du matériel, "l'outil de travail", qui ne sert plus à rien.
C’est lamentable, c'est du sabotage. Ce sera vendu comme de la ferraille.
Roland, 83 ans, ancien salarié de la papeterieà franceinfo
L'ancien syndicaliste, Gildas Bannerot, est persuadé que si les rouleaux de la machine à papier n'avaient pas été percés, le matériel aurait pu encore servir.
Le papier ne les intéresse plus. C’est le capital, le pognon !
Gildas Bannerot, ancien délégué CFDTà franceinfo
Le président d’UPM France, Jean Kubiak, joint par franceinfo, réfute fermement le terme de sabotage. Il reconnait toutefois que sa société refusait de vendre du matériel opérationnel. La crainte, c’était bien que des concurrents s’en emparent dans un contexte difficile, dit-il, pour la filière.
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