Jennyfer en liquidation judiciaire : "On ne s'attendait vraiment pas à ce que ce soit aussi brutal et violent", réagit la CGT Commerces

La marque Jennyfer, sortie d'une période de redressement judiciaire en 2024, a finalement été placée mercredi en liquidation judiciaire.

Article rédigé par Laurine Benjebria
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un magasin de vêtements Jennyfer, le 15 décembre 2016. Photo d'illustration. (SIA KAMBOU / AFP)
Un magasin de vêtements Jennyfer, le 15 décembre 2016. Photo d'illustration. (SIA KAMBOU / AFP)

"On ne s'attendait vraiment pas à ce que ce soit aussi brutal et violent", réagit mercredi 30 avril sur franceinfo Elodie Ferrier, secrétaire fédérale à la CGT Commerces, alors que la marque Jennyfer, sortie d'une période de redressement judiciaire en 2024, a finalement été placée en liquidation judiciaire.

Elodie Ferrier affirme que "la direction a tout dissimulé jusqu'à la dernière minute" et qu'à "aucun moment ils n'ont informé les représentants du personnel qu'ils avaient mis l'entreprise en cessation de paiement et qu'ils avaient demandé la liquidation judiciaire". La secrétaire fédérale de la CGT Commerces assure l'avoir su "mardi soir, c'est là où ça fait mal". "C'est toute l'entreprise qui est liquidée, poursuit-elle, ça n'existera plus. Plus de siège social, plus d'entrepôt, plus de magasins, ce qui représente environ 1 000 salariés".

"Le patronat réinvestit les bénéfices de l'entreprise dans les poches des actionnaires"

La syndicaliste rappelle qu'il y a eu un premier plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) en 2021, un deuxième en 2023, puis une mesure de redressement judiciaire en 2024, "c'est donc une suite logique qui est arrivée". Concernant la possibilité d'avoir des offres de reprise, Elodie Ferrier n'y croit pas : "Déjà, au moment du redressement judiciaire il n'y avait pas eu d'offres donc on ne voit pas comment il pourrait y en avoir d'ici au 13 mai alors que la situation est encore plus dégradée."

Pour la syndicaliste, la situation chez Jennyfer n'est pas différente de ce qu'il se passe ailleurs dans le secteur de l'habillement, pour les enseignes qui ont connu des plans sociaux. "Le patronat réinvestit les bénéfices de l'entreprise dans les poches des actionnaires et ne réinvestit pas dans le développement des magasins (stocks, travaux etc), ils créent donc eux-mêmes le déficit", dénonce Elodie Ferrier. Une situation que la syndicaliste déplore notamment parce que, selon elle, ces entreprises "touchent des aides de l'État qu'ils utilisent ensuite pour licencier des personnes et faire financer - avec les aides de l'État - les licenciements".

Elle dénonce le fait que, d'après elle, "le gouvernement ne fait rien" pour arrêter cette crise de l'habillement et les suppressions de postes dans le secteur. Pourtant, répète Elodie Ferrier "des solutions existent, ça laisse penser que le gouvernement marche main dans la main avec le patronat".

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