Failles de sécurité sur la base d'Ile Longue : Le Drian demande une enquête
Une enquête du quotidien "Le Télégramme" pointe les dysfonctionnements de la base de sous-marins nucléaires de l'Ile-Longue, en rade de Brest.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2013/06/11/120704tgb3.jpg)
Badgeuses à bout de souffle, clôtures en mauvais état, personnel inexpérimenté, absence de chicanes, de scanner pour véhicules et même de batterie de missiles sol-air... La base de sous-marins nucléaires de l'Ile Longue (Finistère), en rade de Brest, compte de "nombreuses failles de sécurité", selon une enquête publiée mardi 11 juin par le quotidien Le Télégramme.
Conséquences de ces révélations : le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, "confie à l'inspection générale des armées une enquête approfondie sur la sécurité terrestre, maritime et aérienne de l'Ile Longue", selon son entourage. Réagissant à ces informations inquiétantes, le porte-parole du ministère de la Défense a quant à lui déclaré : "Je tiens à rassurer tous ceux qui craindraient pour la sécurité de notre dissuasion, celle-ci n'est pas en défaut."
Des failles dans les contrôles du personnel
La base abrite quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins. Ils sont entretenus, entre deux patrouilles, dans cette base où sont également assemblés les missiles intercontinentaux qui arment ces sous-marins. "Sur la base, pas de système de contrôle biométrique, qui offre pourtant une incomparable garantie d'authentification grâce à la reconnaissance digitale et/ou de l'iris de l'œil", note Le Télégramme, qui affirme que la base, cœur de la dissuasion nucléaire française, va renforcer ses mesures de sécurité.
Pour l'instant, l'identification des personnels autorisés à y pénétrer "s'effectue au moyen de badges nominatifs équipés d'une simple bande magnétique (très facilement copiable) et d'une photo", explique le journaliste qui signe l'enquête, Hervé Chambonnière, ajoutant que "ces badges ne permettent pas non plus de tracer leurs porteurs, et notamment de savoir s'ils ont bien quitté la base en fin de journée".
Pas d'inspections systématiques des véhicules
Quant aux véhicules, le sésame consiste en "un vulgaire morceau de feuille de papier blanc, où figurent quelques informations basiques", selon le quotidien. "Alors que le site est en travaux depuis 2006 (aménagements liés au nouveau missile M51), pourquoi les nombreux camions-bennes et toupies qui y pénètrent, et qui peuvent cacher de grandes quantités d'explosifs ou de nombreuses personnes, ne sont-ils pas systématiquement inspectés, comme nous l'avons constaté à plusieurs reprises à l'entrée de la base ?", questionne le journaliste.
Son enquête pointe également d'autres failles. Le journaliste relève ainsi la vulnérabilité des "transrades", des bateaux qui effectuent la navette entre Brest et l'Ile-Longue et transportent la moitié des effectifs (1 200 personnes) travaillant sur le site. Ou celle de la ligne électrique desservant l'Ile Longue, "parfaitement accessible". "Si les zones-clés du site sont censées être autonomes, quel serait l'impact sur le fonctionnement du site si un ou plusieurs pylônes étaient détruits ?"
"À noter, également, l'absence de chicane devant l'entrée de la base et dans la base. Impossible d'empêcher un camion-suicide de parvenir jusqu'à la 'cathédrale', principal sas d'accès au cœur du site, où plusieurs centaines de personnes se pressent aux heures de pointe", affirme le quotidien, qui relève aussi qu'"une bonne partie des 115 gendarmes maritimes" affectés à la surveillance "sont gendarmes adjoints volontaires, donc débutants, très jeunes, peu formés (...) et peu payés".
La sécurité du site déjà prise en défaut
La sécurité du site a été prise en défaut à plusieurs reprises, assure aussi le journal. "En juin 2012, deux individus présentant un 'badge noir' sésame délivré à une dizaine de personnes dispensées de contrôle - sont entrés dans la base et sont parvenus jusqu'à un sous-marin, sur lequel ils ont matérialisé un engin explosif", relate le quotidien. "Les mêmes individus ont réussi à ressortir de la base sans être inquiétés", poursuit-il, précisant qu'il "s'agissait, heureusement, d'un test de sécurité, probablement mené par des commandos Marine de Lorient."
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter