Fast-foods : le ras-le-bol des riverains grandit dans les grandes villes comme les petites communes
En sept ans, les fast-foods sont passés de 37 000 à près de 50 000 en France, au détriment souvent des petits commerces traditionnels. De plus en plus de riverains s'agacent des odeurs de friture, du bruit ou encore des déchets et s’organisent, pétitions à l’appui.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Une petite Cité de caractère avec son clocher, sa rivière, ses ruelles médiévales et peut-être un géant de la restauration rapide sur ce terrain. Des habitants de Laroque (Hérault) comptent bien empêcher l'enseigne de s'installer dans leur village. "Ça affecte l'image du village tout entier. On sait qu'être ouvert jusqu'à 23 heures entraîne beaucoup de problèmes par rapport aux nuisances sonores", commente une femme. "Les papiers qui vont traîner de partout, qui vont se retrouver au bord de l'Hérault, qui vont être entraînés par la rivière", ajoute un homme.
Des inquiétudes, à l'heure où le nombre de fast-foods explose en France. En 2018, il y en avait 37 000. Ils sont plus de 49 000 cinq ans plus tard, toujours plus nombreux et parfois les uns à côté des autres. Sur un carrefour à Paris, en 100 mètres à peine, on compte quatre fast-foods, et bientôt, un cinquième à la place d'un magasin de chaussures.
De nombreuses nuisances
Un de plus, un de trop pour ce collectif d'habitants. Ils ont lancé une pétition contre cette nouvelle installation. Plus de 1 000 signatures ont été recueillies. "Il y en a déjà de tous les côtés, donc il ne faut pas exagérer non plus", estime une membre du collectif. "Quand on sent le graillon comme ça en permanence, ce n'est pas très agréable. Parce qu'effectivement, comme ils sont pratiquement les uns à côté des autres, je trouve que ça enlève du charme au quartier", abonde une autre.
À la nuit tombée, les odeurs de friture poursuivent une riveraine jusque chez elle. Au sixième étage, elle est en première ligne. Sa fenêtre donne sur les cheminées d'extraction d'air de deux fast-foods. "Une en face et une autre à côté. J'ai l'habitude de dormir quand même beaucoup avec la fenêtre ouverte. C'est vrai qu'il y a eu des moments où c'était insupportable et je refermais, quitte à ne pas dormir", décrit-elle.
Que pensent les clients des nuisances ? Jusqu'ici, ils ne s'étaient pas posé la question. "Je comprends que si on habite ici, ça peut être un peu dérangeant à un moment", admet une femme. "Moi, je n'habite pas là, donc ça ne me gêne pas. Mais je peux comprendre que les gens qui habitent au-dessus trouvent le bruit constant un peu gênant pour eux et peut-être par rapport aux odeurs aussi", reconnaît une autre. Le futur fast-food promet d'installer une cheminée filtrante haut de gamme pour limiter les nuisances.
Les petites communes également touchées
Une cohabitation difficile qui vire parfois aux bras de fer, comme dans une commune picarde. À Fère-en-Tardenois (Aisne), 3 000 habitants, on compte cinq enseignes rien que dans la rue principale. Pour son maire (SE), Jean-Pierre Roseleux, l'âme de la ville disparaît peu à peu. "Alors là, c'était une librairie. Là, ici, c'était un café", décrit-il. Fin août, il a pris un arrêté pour interdire toute nouvelle ouverture, retoqué par la préfecture au nom de la liberté d'installation. "Ce que j'avais proposé, c'était de limiter par nombre d'habitants et d'avoir des strates comme pour les pharmacies, de façon à ce qu'ils continuent à vivre et qu'on ne soit pas submergés non plus", explique Jean-Pierre Roseleux.
Un argument qu'entendent les clients de l'enseigne. Mais s'ils mangent ici, c'est avant tout pour des raisons financières. Une sortie moins chère qu'un restaurant traditionnel. Un repas dans un fast-food coûte en moyenne 11,30 euros contre une vingtaine d'euros dans un restaurant classique.
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