L'expo Mapplethorpe à Paris : le corps comme terrain de jeu
A Paris, le Grand Palais accueille jusqu'au 13 juillet une exposition consacrée au photographe américain Robert Mapplethorpe. La chanteuse Patti Smith, compagne et inspiratrice de l'artiste décédé en 1989, a inauguré cette rétrospective d'ampleur inédite. 250 photos proposent une plongée dans le New-York des années 70 à 80.
Robert Mapplethorpe a été le premier compagnon de la chanteuse Patti Smith. Dandy audacieux et figure du New-York bouillonnant de la fin des années 70, ce chasseur de beauté a mené une quête radicale, parfois sulfureuse, à travers ses clichés du corps humain.
La
rencontre de deux enfants terribles
En
1967, lors de son arrivée à New York, Patti Smith, de passage dans un squat, trouve
ce beau jeune homme aux boucles brunes endormi sur un lit. Ils vont bientôt se
recroiser pour ne plus se quitter. Le couple a 20 ans et démarre une vie de
bohème et de vache maigre, à une époque où un vent de révolution souffle sur
l'art.
Dans
leur petit appartement de Brooklyn, Patti dessine, écrit, lit Verlaine et
Rimbaud. Robert fait des collages de photos. Poussé par la chanteuse, il passe
finalement derrière l'objectif. Les deux amants, s'encouragent mutuellement
dans leurs premiers pas artistiques.
Les révélations de Robert Mapplethorpe
A
partir de 1972, Robert Mapplethorpe a deux révélations : la première est celle
de la photo comme principal outil de travail, médium rapide et nouveau. La
seconde est la conscience de son homosexualité, qui va jouer un rôle majeur
dans sa recherche esthétique.
Robert Mapplethorpe et Patti Smith vivent au Chelsea Hotel, où
vit tout ce que New York compte d'esprit bohème et underground, et chacun paie
son loyer en œuvre d'art.
La Factory de Warhol n'est pas loin, la libération
sexuelle non plus et Mapplethorpe sera l'un de ses pionniers coté photo. Sexes
en gros plan, imagerie gay et sado-masochiste, ces explorations visuelles
seront une étape capitale dans sa recherche esthétique. Le commissaire de l'exposition plonge dans la littérarure pour parler du travail de l'artsite.
"Mapplethorpe est à la photographie
ce que Jean Genêt est en littérature, lui qui décrivait les amours des bas-fond
avec les mots de Ronsard ".
Cette
partie troublante du travail de Mapplethorpe dessine, en filigrane, sa quête :
celle de la perfection dans les portraits, les fleurs ou les sexes, selon ses
propres mots. Des sexes qu'il fait cohabiter avec de délicates orchidées, les
deux sont photographiés avec la même élégance.
La photo : une sculpture des corps
Les
corps sont nus mais musclés, parfaitement dessinés, comme celui de Lisa Lyon
par exemple, l'une de ses principales muses, une championne culturiste qui fut
aussi l'épouse de Bernard Lavilliers.
Le témoignage d'une époque
Mapplethorpe
envisage la photo comme un moyen de sculpter les corps. Ses portraits et ses polaroids, eux
sont le témoignage d'une époque : Amanda Lear, Grace Jones, Schwarzenegger,
Keith Haring ou Yves Saint Laurent s'y retrouvent. Mapplethorpe, emporté à l'âge de 42 ans par la maladie, aura aussi, à sa façon, capturé
l'énergie de cette époque bouillonnante et éprise de liberté.
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