Permanences de députés dégradées : le président du groupe LREM à l'Assemblée dénonce le "silence assourdissant des oppositions"
Gilles Le Gendre appelle mercredi sur franceinfo à ce que la "série d'atteintes et d'agressions" vis-à-vis des parlementaires "prenne fin" et dénonce une "surenchère extrêmement dangereuse".
"Ce que je trouve assez étonnant, c'est le silence assourdissant des oppositions", a dénoncé sur franceinfo mercredi 14 août Gilles Le Gendre, député de Paris et président du groupe La République en marche à l'Assemblée nationale, alors qu'une vingtaine de permanences d'élus LREM ont été dégradées ces dernières semaines. Ces actes "doivent être désavoués par les organisations agricoles dont ces manifestants trop souvent se réclament", a-t-il ajouté.
franceinfo : Quel est le ressenti de vos élus face à ces dégradations de permanences ?
Gilles Le Gendre : Ces dégradations sont pour nous le symbole d'une démocratie qui ne fonctionne pas correctement. La liberté d'expression est totale dans notre pays. Si des agriculteurs ou des groupes sociaux veulent s'opposer au Ceta, à la politique du gouvernement ou à notre majorité, c'est leur droit le plus strict. Mais les moyens employés qui consistent à s'attaquer aux biens, notamment les permanences de députés, ne sont pas acceptables. Nous observons une surenchère qui nous paraît extrêmement dangereuse.
Quand l'une de nos collègues, la députée Patricia Gallerneau, décédée début juillet, a sa permanence taguée, cela s'apparente à une dégradation. Quand l'un de nos collègues agriculteur, le député Jean-Baptiste Moreau, voit dans les rues de Guéret (Creuse) des affiches "Wanted" avec son visage en effigie, on atteint des limites insupportables. On se demande si le "Wanted" signifie qu'on le veut mort ou vivant.
Je ne fais aucun amalgame. Je ne considère absolument pas que tous les agriculteurs soient coupables, que tous les groupes sociaux qui manifestent, les "gilets jaunes" notamment, sont responsables de ces dégradations. C'est le fait d’une toute petite minorité. Ces personnes doivent être désavouées par les organisations agricoles dont ces manifestants trop souvent se réclament.
Ce que je trouve assez étonnant, c'est le silence assourdissant des oppositions sur ce sujet-là. Là, il n'y a plus de différences de partis, de différences de groupes parlementaires. L’ensemble de la représentation nationale devrait être unie pour condamner ces actes.
Est-ce que vous, les parlementaires, ne portez pas une responsabilité ?
Nous sommes les agressés, nous ne sommes pas les agresseurs. Le reproche qu'on nous fait, c'est d'avoir approuvé démocratiquement la ratification du Ceta, dont on a vu l'application provisoire pendant 18 mois et qui a démontré qu'il fonctionnait correctement. Je ne vois pas en quoi nous avons à nous reprocher cette affaire-là.
En revanche, le piège dans lequel nous ne tomberons pas, c'est certainement de mettre fin au dialogue. Même si nous sommes attaqués, même si nous sommes agressés, nous continuerons de dialoguer avec les Français comme nous l'avons fait tout au long de l’année, notamment à l'occasion du grand débat national, de dialoguer avec les agriculteurs, comme le font l'ensemble des élus et des députés La République en marche dans leur circonscriptions.
Allez-vous demander une protection particulière si ces agissements continuent ?
Nous savons déjà que les forces de l'ordre sont en action et vigilantes près de permanences lorsque des députés font l'objet de menaces. Nous ne voulons entrer dans aucune surenchère. Nous souhaitons simplement que cette série d'atteintes et d'agressions prenne fin, que les différentes forces responsables dans notre pays, forces politiques ou forces syndicales, les dénoncent au même titre que nous, et que nous puissions retrouver les chemins d'un dialogue apaisé.
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