Dermatose nodulaire : la Coordination rurale mène une action coup de poing à Toulouse contre l'abattage des cheptels

Ce syndicat agricole, comme la Confédération paysanne, s'oppose à l'abattage total des foyers infectés, qui fait partie de la stratégie d'éradication de la maladie lancée par le gouvernement.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Des militants de la Coordination rurale évacués des services de l'Etat à Toulouse, le 23 octobre 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Des militants de la Coordination rurale évacués des services de l'Etat à Toulouse, le 23 octobre 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Des abattages qui ne passent pas. Une cinquantaine d'agriculteurs de la Coordination rurale (CR) ont été évacués dans le calme, peu avant 18 heures, jeudi 23 octobre, des locaux de l'Etat à Toulouse qu'ils refusaient de quitter avant d'avoir joint la ministre de l'Agriculture à propos de la dermatose nodulaire contagieuse.

"On exige l'arrêt de l'abattage des cheptels en lien avec la dermatose nodulaire car cette maladie tue moins de 5% des animaux infectés. Pour nous, ça n'a pas de sens", a expliqué avant l'évacuation à l'AFP Pierre-Guillaume Mercadal, le porte-parole de la Coordination rurale du Tarn-et-Garonne (CR82), assurant ne vouloir que "trois minutes" de temps de la ministre Annie Genevard par téléphone. Sollicité par l'AFP, le ministère n'a pas souhaité faire de commentaire.

La présidente du syndicat agricole, Véronique Le Floc'h, ainsi que son secrétaire général, Christian Convers, devaient justement être reçus jeudi en fin d'après-midi par Annie Genevard, un entretien inscrit à l'agenda de la ministre, a indiqué à l'AFP Christian Convers, qui a dit ne pas avoir eu connaissance de l'action menée à Toulouse.

Le préfet "condamne fermement le mode d'action"

Ces représentants de la CR dans le Sud-Ouest ont été évacués par des CRS après avoir échangé pendant environ deux heures au siège de la Direction départementale de la protection des populations de Haute-Garonne (DDPP) avec le directeur de ce service notamment chargé de la surveillance sanitaire des élevages, ainsi que celui de la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf).

Les deux directeurs avaient pu quitter vers 17h30 le bâtiment, autour duquel étaient postées plusieurs dizaines de CRS, mais les syndicalistes entendaient rester sur place. Le préfet de la région Occitanie et de la Haute-Garonne, Pierre-André Durand, a dans un communiqué "condamné fermement le mode d'action employé, d'autant plus qu'un dialogue avait déjà eu lieu avec la Coordination rurale de la Haute-Garonne, reçue en préfecture la semaine dernière".

"On se battra si nécessaire"

"Notre but, c'est qu'il n'y ait pas de violence", a assuré Pierre-Guillaume Mercadal, coutumier d'actions coups de poing, précisant toutefois que "si jamais ça doit dégénérer et qu'ils veulent forcer un éleveur à abattre son cheptel, on sera des centaines de la Coordination rurale à aller chez cet éleveur" et "on se battra si nécessaire". La Coordination rurale a déjà participé à des blocages d'abattage en Savoie et en Haute-Savoie, où la maladie a émergé fin juin. Si elle a été circonscrite depuis dans cette région, des foyers ont été recensés ensuite dans le Jura mais aussi dans les Pyrénées-Orientales.

La CR et la Confédération paysanne s'opposent à l'abattage total des foyers infectés, qui fait partie de la stratégie d'éradication de la maladie lancée par le gouvernement. La ministre Annie Genevard affirme que ces abattages sont nécessaires bien que psychologiquement très éprouvant pour les éleveurs, que le gouvernement a promis d'accompagner.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.