Malgré des moissons exceptionnelles, les agriculteurs français voient les cours du blé s’effondrer à cause de la concurrence
Malgré deux épisodes de canicule, les moissons de l'été 2019 se révèlent exceptionnelles et battent même le record de 2015. Cependant, les prix des céréales restent faibles et les revenus des agriculteurs pourraient en pâtir.
Une année exceptionnelle pour les moissons. Malgré la sécheresse, les 250 000 céréaliers ont récolté 38,2 millions de tonnes de blé tendre, la principale céréale cultivée dans le pays. Il s'agit du meilleur résultat après le record de 2015. Pourtant, les agriculteurs sont inquiets car les moissons ont été très bonnes aussi dans les pays de l'Est et les récoltes massives font baisser les prix.
Qualité et quantité au rendez-vous
"C'est une très bonne moisson", se félicite Philippe Heusele, le secrétaire général de l'Agpb, l'association des céréaliers de France. Tous les voyants sont effectivement au vert pour cette récolte 2019 en France. Il y a d'abord la quantité avec un rendement supérieur à 76 quintaux à l'hectare pour le blé tendre. Côté qualité, les blés sont secs et lourds et se conservent bien. Ils donneront des bons rendements de farine. L'orge est sur la même trajectoire. "La canicule est arrivée une fois que les grains étaient déjà quasiment à maturité donc cela n'a pas eu d'impact négatif", confirme Eric Thirouin, le président de l'Agpb.
Pourtant, depuis deux semaines, les agriculteurs voient les prix chuter. À l'heure actuelle, ils se trouvent 30 à 40 euros en dessous de leur niveau de 2018. "Les cours mondiaux sont très faibles car pour cette année 2019, on est sur une bonne récolte un peu partout dans le monde", constate Philippe Heusele.
La concurrence des pays de l'Est
La France n'est pas la seule à pouvoir se vanter d'une belle récolte. Toutes les régions de l'hémisphère nord sont dans le même cas, notamment la Russie, l'Ukraine et les pays qui bordent la mer noire. "Il n'y a pas toujours une adéquation entre l'offre et la demande", déplore Eric Thirouin notamment à cause de plusieurs pays de l'Est qui "ont augmenté fortement leur production ces dernières années".
Ces pays ont des coûts de production qui sont plus faibles que les nôtres alors effectivement malgré la bonne récolte au cours actuel on sera sur des revenus qui seront inférieurs
Philippe Heuseleà franceinfo
L'abondance fait chuter les prix et malgré ces moissons d'exceptions, les revenus des céréaliers risquent de stagner en dessous du smic, loin de l'âge d'or des années 2007-2012.
Cette concurrence risque de s'accroitre dans les années à venir avec le Ceta et le Mercosur regrette l'Agpb. Eric Thirouin assure d'ailleurs qu'il voit d'un très mauvais œil ces accords internationaux. "Il est hors de question qu'on puisse avoir des contraintes environnementales sur notre production et que dans le même temps l'État dise 'tout ce qui vient de l'étranger qui respecte pas les normes françaises, ce n'est pas grave il faut il faut quand même les importer'". Selon lui, il y aura une "distorsion de concurrence intolérable" avec des produits moins chers qui feront passer "à la trappe" les agriculteurs français.
À regarder
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
-
Vignes : des algues pour remplacer les pesticides
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
De la propagande russe dans nos infos locales
-
Ordures ménagères : une taxe toujours plus chère
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter