: Reportage "On n'a plus qu'une offre par semaine" : dans le sud de l'Essonne, la baisse de l'emploi intérimaire "démotive" les travailleurs
La crise que traverse actuellement le marché du travail en France est particulièrement visible dans le domaine de l'emploi intérimaire.
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L'intérim face à une crise sans précédent. Le ministère du Travail doit dévoiler lundi 27 janvier le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à France Travail au quatrième trimestre 2024. Tous les signaux laissent à penser qu'une nouvelle hausse est inéluctable.
Parmi ces indicateurs, l'intérim, qui ne cesse de reculer. Selon les dernières données de la Dares, en novembre 2024, l'emploi intérimaire a chuté de 5% sur un an. Les entreprises ont moins recours aux contrats courts.
Dans le sud de l'Essonne, une zone périphérique mal desservie par les transports en commun, de nombreux jeunes se retrouvent ainsi déboussolés. Il y a cinq mois, quand elle a voulu reprendre le travail après son accouchement, Wassila, 25 ans s'est tout de suite redirigée vers son agence d'intérim à Etampes.
"Pour l'instant, il n'y a rien"
Elle scrute alors toutes les offres "pour regarder juste si ce n'était pas trop loin de chez moi et s'il ne fallait pas de diplôme ou d'expérience spécifique. Ça pouvait être de la manutention ou de la préparation de commande". Mais les propositions sont rares.
Elle tente alors de contacter directement l'agence, en vain. "On me répond : 'Pour l'instant, il n'y a rien. On va vous rappeler ou bien 'vous pourrez nous rappeler, si vous voulez, la semaine prochaine'. J'essaye de rappeler, on va dire toutes les semaines, mais ça me démotive en fait. Je suis un petit peu délaissée."
Des options limitées en raison du manque de transports publics
Au chômage depuis bientôt un an, Shaïma commence également à désespérer. Malgré ses études en gestion administrative et son expérience dans la vente, ses options sont limitées. "Le problème c'est qu'en fait je n'ai pas le permis et vu où on habite, c'est compliqué", explique la jeune femme.
Shaïma dépend des transports en commun. La station de train est à une bonne vingtaine de minutes de marche. Quant aux bus, il faut souvent attendre une demi-heure avec des horaires très limités. "Les agences d'intérim ne m'ont proposé que des trucs dans des usines où on commence à 5 heures. Ce n’est pas que je ne veux pas, c'est qu'à cette heure, il n'y a pas de bus", explique la jeune femme.
Pour améliorer ses chances de retrouver un travail, Shaïma a décidé de passer son permis. Elle est aussi inscrite dans une mission locale où les conseillers en insertion professionnelle comme Inès assistent, désemparés, à la baisse des contrats d'intérim : "Avant, on avait par exemple cinq six offres dans la semaine. Maintenant, on n'a plus qu'une offre, pas plus. Ce n'est pas énorme." Parmi les secteurs les plus touchés il y a "la logistique, tout ce qui est préparation de commande, conditionnement, cariste, livreur, chauffeur, livreur", décrit Inès.
Face à ce manque de diversité dans l'intérim, Inès et ses collègues démarchent directement des entreprises locales. Mais la situation économique pèse sur les employeurs, ce qui rend la mission plus difficile.
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