Finances publiques : faire "les poches" des chômeurs ne résoudra pas les problèmes de la France, estime Marylise Léon, numéro un de la CFDT

"Si le gouvernement veut toucher encore à l'indemnisation des chômeurs, qu'il ne le fasse pas en catimini, qu'il ouvre le débat !", déclare-t-elle dans une interview au quotidien économique "Les Echos".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à Paris, le 25 mars 2025. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS / AFP)
Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, à Paris, le 25 mars 2025. (DANIEL PERRON / HANS LUCAS / AFP)

La leader de la CFDT, Marylise Léon, a appelé, dimanche 13 avril, l'exécutif à "ouvrir le débat" s'il souhaite changer une nouvelle fois les règles d'indemnisation des chômeurs. "Si le gouvernement veut toucher encore à l'indemnisation des chômeurs, qu'il ne le fasse pas en catimini, qu'il ouvre le débat !", a-t-elle déclaré dans une interview au quotidien économique Les Echos publiée dimanche 13 avril. "Ce n'est pas en faisant les poches des demandeurs d'emploi que l'on va résoudre les problèmes du pays", a-t-elle également déclaré. "Je serais curieuse d'entendre ses arguments [au gouvernement], alors qu'il a déjà ponctionné le régime depuis 2023", poursuit la syndicaliste.

Le sujet de l'assurance-chômage est revenu sur la table la semaine dernière, lors d'une réunion à l'Elysée en présence de six ministres, visant à identifier des pistes pour réduire les déficits publics. Ce sujet a été abordé seulement comme une "source possible d'économies, parmi d'autres mesures", s'est défendu le cabinet de la ministre chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Cette hypothèse a émergé alors que la convention actuelle encadrant les droits des demandeurs d'emploi, signée fin 2024 par les partenaires sociaux, vient d'entrer en vigueur et doit s'appliquer jusqu'en 2028.

Le Premier ministre, François Bayrou, doit lancer mardi une conférence sur les finances publiques dans un contexte marqué par un conflit commercial déclenché par les Etats-Unis et un risque accru sur l'emploi en France. Le déficit public de la France a atteint 5,8% du produit intérieur brut en 2024, un peu mieux que les 6% anticipés par le gouvernement, alors que la dette publique a dépassé les 3 300 milliards à la fin de l'année, annonce l'Insee. "Je suis lucide sur le besoin de mesures économiques pour préserver l'activité. Mais renvoyer à plus tard la gestion des conséquences sociales, ce n'est plus possible !", a également plaidé Marylise Léon.

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