Masque obligatoire en entreprise : "Comme le protocole n'est pas d'une clarté absolue, on craint que les contrôles ne le soient pas non plus", alerte une association de DRH
Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines, estime que le gouvernement aurait dû faire confiance au dialogue social "plutôt que faire quelque chose de monolithique".
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"Comme le protocole n'est pas d'une clarté absolue, on craint que les contrôles ne le soient pas non plus", explique mardi 1er septembre sur franceinfo Benoît Serre, vice-président délégué de l'Association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), alors que le port du masque est, depuis ce mardi, obligatoire au travail, avec des dérogations possibles en fonction de la couleur de la zone d'implantation des entreprises. "L'un des enjeux centraux que nous avons, c'est quand même de reconstituer les collectifs d'entreprise", estime Benoît Serre qui plaide pour que les sanctions contre les salariés récalcitrants ne soient appliquées que "dans un second temps".
franceinfo : Comment s'est passée la mise en place de cette obligation du port du masque en entreprise ?
Benoît Serre : D'une certaine manière, le masque au travail, on l'avait partiellement depuis quelques temps. D'abord, on avait anticipé le fait que ça devenait obligatoire partout, puis d'ores et déjà dans beaucoup d'entreprises, dans les circulations inter-locaux, les gens devaient mettre un masque quand ils se déplaçaient. Donc d'une certaine manière, maintenant, ils l'ont tout le temps. Ce qui est plus difficile en revanche, c'est de dire : "n'oubliez pas de le mettre, vous pouvez le retirer trois minutes mais vous devez le remettre après, et quand vous changez de salle ou que vous allez dans une réunion, pensez à prendre votre masque et pensez à le mettre". Voilà, c'est ça qui est le plus long, c'est une affaire d'habitudes.
Est-ce que la différenciation entre les zones rouges, orange et vertes est une bonne chose ?
Je pense que ce qui n'est pas une bonne chose, c'est la réglementation unique et monolithique pour tout le monde. Parce que chaque entreprise est différente, les tailles d'entreprises sont différentes, la nature des locaux est différente et par conséquent, c'est difficile de dire que la forme à retrouver pour protéger les salariés, c'est celle-là, exactement pareil, dans deux entreprises qui ne se ressemblent pas. Je pense qu'on aurait pu maintenir les "guidelines" [lignes directrices] qui existaient dans le protocole du mois de juin et demander aux entreprises, via le dialogue social sur le terrain, de créer les conditions adaptées à leur réalité plutôt que faire quelque chose de monolithique. Il y a eu près de 7 000 accords de reprise en juin dernier. Ça prouve que les entreprises et les représentants du personnel, quand il y en a, savent trouver les bonnes solutions pour le bon équilibre entre la reprise économique, les conditions de travail et la protection sanitaire.
Est-ce qu'il faut sanctionner ceux qui ne portent pas le masque ?
L'un des enjeux centraux que nous avons, c'est quand même de reconstituer les collectifs d'entreprise, donc si on commence par sanctionner tout de suite... Après, si on a quelqu'un qui, volontairement, refuse de mettre le masque, refuse de respecter les gestes barrières tels qu'ils nous ont été demandés par les pouvoirs publics et tels qu'on veut les faire respecter quand on les intègre dans notre règlement intérieur, alors c'est normal de sanctionner. Mais dans un second temps. Je parle plutôt des salariés qui ne voudraient pas se plier aux règles qui sont certes contraignantes, mais c'est comme ça. La ministre du Travail a annoncé dans la même phrase le protocole et les contrôles. Comme le protocole n'est pas d'une clarté absolue, on craint que les contrôles ne le soient pas non plus. Mais je crois qu'avant d'arriver à la sanction, il faut surtout aider tout le monde parce que la situation est difficile pour tout le monde.
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