Dette de la France : comment en est-on arrivé à 3 416 milliards ?
Le dernier gouvernement français à n'avoir aucune dette était celui de François Ier. Depuis, notre État n'a cessé de s'endetter. Mais y a-t-il eu des périodes où le pays a su mieux tenir ses comptes que d'autres ? Le journaliste Jean-Paul Chapel fait le point sur la situation actuelle et passée.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de la chronique ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Aujourd'hui, la dette de la France s'élève à 3 416 milliards d'euros. Mais comment en est-on arrivé là ? Pour comprendre, remontons le temps à l'époque où la France n'était pas encore endettée. Nous sommes en 1535, sous François Ier. C'est lui qui lança le tout premier emprunt public pour financer la construction de châteaux et ses nombreuses guerres.
Et des guerres, il y en a eu depuis. Après 1945, l'État emprunte pour construire des routes ou installer le réseau téléphonique, en somme, pour investir. Tout cela, c'est de la bonne dette. En 1974, l'endettement de la France est de seulement 17 % du PIB. Mais les ennuis commencent cette année-là, avec le premier choc pétrolier. À la télévision, Valéry Giscard d'Estaing en explique les conséquences : flambée des prix et hausse du chômage.
Pour soutenir l'économie, Jacques Chirac, Premier ministre, distribue des milliards d'argent public : 1 milliard et 600 millions de francs pour les personnes âgées, 3 milliards et 400 millions de francs pour les familles, plus de 13 milliards de crédits supplémentaires pour les équipements publics et industriels... À l'époque, la dette ne fait pas peur. Le présentateur du JT alerte cependant sur ce premier déficit.
L'escalade du choc pétrolier et des années Mitterrand
Pour la première fois en 1975, la Sécurité sociale sera en déficit de 4 milliards et demi de francs. À partir de cette année-là, la dette ne cesse d'augmenter parce que l'État dépense plus que ce qu'il collecte en impôts. C'est le déficit. L'État emprunte pour payer ses fins de mois. "Avant même qu'on fasse quoi que ce soit, il y a un déficit qui est de plus de 50 milliards", pointait à l'époque Laurent Fabius.
En 1981, avec l'arrivée de François Mitterrand, les dépenses sociales et les réformes coûteuses, comme la retraite à 60 ans, creusent la dette qui atteint alors les 27 %. Avec la cohabitation, la droite baisse les impôts. Moins de recettes, mais autant de dépenses. C'est plus de déficit. Et donc, plus de dette : 34 %. En 1993, crise du système monétaire européen, le franc est attaqué, nouvelle récession, ce qui aggrave encore la dette : 48 %.
Une série de crises dans les années 2000
Mais l'État ne réduit pas son train de vie. L'objectif pour 1998, c'est de respecter le déficit des dépenses publiques qui ne doit pas dépasser 3 %. Lentement mais sûrement, la dette augmente : 66 % en 2007. La crise financière de 2009 provoque une nouvelle récession. Plus de chômage, moins de recettes. La dette s'emballe : 92 %.
L'engagement pris par la France est alors de ramener le déficit public à 3 % à la fin de l'année 2013. Les chiffres sont cruels. Le déficit sera bien cette année de 3,7 % de la richesse nationale. À la fin du quinquennat Hollande, la dette atteint 101 %. Bien sûr, chaque fois, les circonstances donnent aux dirigeants une bonne raison de s'endetter. Pour Emmanuel Macron, ce sera le mouvement des Gilets jaunes et, surtout, la crise du Covid.
L'argent des plans de sauvetage coule à flot. Difficile ensuite de refermer le robinet. Résultat, vous connaissez la suite. Une dette de 3 416 milliards d'euros, près de 116 % de la richesse nationale.
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