TVA des autoentrepreneurs : la réforme d'abaissement des seuils pourrait faire son retour en 2026, les commerçants inquiets

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Article rédigé par France 2 - D. Boeri, C. Rigeade, T. Guéry, N. Marcou. Édité par l'agence 6Médias
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Sujet de crispation pour les autoentrepreneurs : la réforme des seuils de TVA que devront payer les commerçants, pourtant annulée par les députés, fait son retour. Une bien mauvaise manne selon la Fédération nationale des autoentrepreneurs.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Créatrice de la "Savonnerie du Gâtinais" dans l'Essonne, Géraldine Mollé s'est lancée dans l'aventure de la confection et de la vente de savons faits mains il y a six ans, comme autoentrepreneuse. Jusque-là, elle n'a jamais été assujettie à la TVA. Mais si demain les règles changent, elle n'aura pas le choix, elle devra augmenter ses prix : "Le savon à 6,50 euros va passer à 7,80 euros. Avec les augmentations que nous subissons tous, j'ai déjà augmenté plusieurs fois. C'est déjà pas évident. J'ai essayé de limiter, sauf que là, je vais être obligée et je ne suis pas sûre de garder tous mes clients. Je suis même sûre que je vais en perdre aussi", déplore-t-elle.

En vendant sur les marchés et sur Internet, Géraldine réalise 48 000 euros de chiffre d'affaires annuel. Elle n'est pas assujettie à la TVA, car en dessous du seuil maximum de 85 000 euros. Mais le gouvernement souhaiterait le ramener à 37 500 euros dès l'an prochain. Elle estime qu'elle sera perdante, car s'ajouteront des frais annexes. "Mais finalement, c'est beaucoup plus complexe, parce qu'il va falloir aussi que j'aie un comptable et que je sois accompagnée. Ce sont aussi des frais dont on ne tient pas compte", souligne-t-elle.

Vers un retour du travail au noir ?

Le ministère des Finances espère ainsi récupérer 800 millions d'euros de recettes de TVA supplémentaires. Un calcul remis en cause par la Fédération nationale des autoentrepreneurs. Abaisser le seuil va surtout réduire l'activité : "Certains vont freiner leur chiffre d'affaires de manière à ne pas dépasser le seuil. Donc c'est perdant pour l'État, puisque pas de cotisations sociales, pas de rentrées fiscales. D'autres vont renoncer à investir, donc à développer leur activité. Et puis, certains ont recours à une activité informelle", pointe Nicolas Cordier, délégué général Fédération des autoentrepreneurs.

Autrement dit, le retour du travail au noir. Cette mesure sur la TVA avait été étudiée puis abandonnée en 2025. Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, devra trancher dans son projet de loi de Finances pour 2026.

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