Off d'Avignon : le co-président du festival "espère que, d'ici 2023, le niveau de fréquentation sera revenu à la normale"
Les organisateurs du festival de théâtre estiment que sa fréquentation a baissé de 15% cette année par rapport à 2019.
Cette année, la manifestation culturelle a accueilli environ 255 000 spectateurs contre 300 000 il y a trois ans. "On espère que, d'ici 2023, le niveau de fréquentation sera revenu à la normale", a déclaré Harold David, co-président du "off" du Festival d’Avignon, ce vendredi 29 juillet sur franceinfo.
franceinfo : Quelles sont les raisons de cette baisse de fréquentation, selon vous ?
Harold David : Cette baisse s'explique d'abord par le contexte général dans lequel on est. La reprise du spectacle vivant indépendant a été compliquée dans les salles, au niveau national, avant le festival. On a accusé 30 % de baisse, au niveau national. 15 %, c'est la moitié, donc c'est déjà un progrès. Le public n'est pas complètement revenu dans ses habitudes de fréquentation et de pratiques. Ça, c'est le premier point. Le deuxième, c'est qu'on a eu un mois de juillet particulièrement caniculaire à Avignon, ce qui n'a pas aidé, pas plus que les incendies [dans le massif de la Montagnette] qui ont placé la ville sous les cendres pendant plus de 48 heures. Ce qui est certain, c'est que la crise sanitaire a vraiment rompu les habitudes du public. Il faut au minimum trois ans pour remonter la pente après une crise. On en a déjà fait un bon chemin. On espère que d'ici 2023, le niveau de fréquentation sera revenu à la normale.
>> Le Festival Off d’Avignon enregistre une baisse de fréquentation de 15% par rapport à 2019
Pendant toute la durée du off, il y avait plus de 1 500 spectacles par jour. Est-ce que ça ne fait pas fuir le public qui ne sait pas où donner de la tête ?
Peut-être, mais on n'a pas beaucoup de moyens de faire évoluer cette situation, dans la mesure où ce sont les compagnies et les théâtres d'Avignon qui s'entendent pour programmer les spectacles qu'ils souhaitent. On n'a pas de moyens de coercition pour limiter le nombre de spectacles. La seule chose que l'on puisse faire est de faire en sorte de développer tout le travail nécessaire pour attirer des nouveaux publics. Parce qu'on est loin d'avoir complètement fait le travail de ce point de vue-là. Il y a beaucoup de choses qui doivent être mises en place pour élargir les publics et faire en sorte qu'il y ait plus de monde. Le problème n'est pas tellement qu'il y ait trop de spectacles, mais qu'il faille encore développer la capacité du off à attirer des publics nouveaux pour remplir les salles.
La moyenne d'âge du public du off d'Avignon est de 50 ans. Comment comptez-vous la rajeunir ?
Plusieurs choses sont mises en place. Parmi elles : faciliter l'accès aux plus jeunes à travers de la carte off, qui permet d'avoir des tarifs réduits sur l'ensemble de l'offre de spectacles et qui doit être mieux connue des jeunes. Il faut aussi qu'on développe la collaboration avec le Pass culture, qui est un outil pour favoriser l'accès aux spectacles. Pour l'instant, on n'est pas encore au maximum de la potentialité de ce dispositif national. Ensuite, il y a à la fois un travail d'image sur le off qui est à faire, c'est un travail de communication qu'on va mettre en œuvre dès la rentrée prochaine, et à la fois la nécessité impérative de travailler avec les publics du territoire, en développant des actions à l'année pour développer ce qu'on appelle l'école du spectateur et donner envie à des publics qui pour l'instant, sur le territoire, sont présents et sont jeunes, mais ne considèrent pas que le festival off est leur festival. C'est à nous de leur démontrer le contraire en faisant le travail pour aller vers eux et créer les chemins d'accessibilité à l'offre du festival.
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