"Numéro deux": une pièce adapte l'histoire fictive mais passionnante de Martin Hill, le garçon face à Daniel Radcliffe au casting de Harry Potter
Comment gérer le fait d'être le "numéro deux" après le casting d'un film qui marquera l'histoire du cinéma ? Adaptée du roman de David Foenkinos, la pièce, portée par le jeune comédien Axel Auriant, raconte avec brio les effets psychologiques d'un échec.
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L'univers de Harry Potter happe les spectateurs, à peine rentrés dans la salle du théâtre Tristan-Bernard. Sur la scène, une télévision, datant d'une autre époque, diffuse des reportages sur le succès de la saga, sur ses fans et l'hystérie qui s'y dégage. La pièce Numéro deux n'a pas encore commencé, mais les curieux, venus nombreux pour (re)découvrir l'histoire fictive de Martin Hill, ressentent déjà l'omniprésence anxiogène de ce monde des sorciers, que le garçon a pu vivre pendant plusieurs années.
Martin Hill, c'est ce jeune homme d'une dizaine d'années que David Foenkinos a inventé dans son roman Numéro deux, sorti en 2022. Pendant le confinement, en 2020, alors que son fils regarde les films cultes de Harry Potter, il s'intéresse à cette série de longs-métrages qui a fait et qui fait toujours un énorme carton, partout sur la planète. Il découvre alors qu'à la fin du casting pour trouver la perle rare qui interprétera le célèbre sorcier, il resta seulement deux jeunes. Daniel Radcliffe obtient le rôle pour son "petit truc en plus". L'écrivain décide alors d'imaginer la vie de l'autre garçon, celui qui n'a pas été pris.
Le brillant Axel Auriant
L'adaptation théâtrale est une vraie réussite – et une claque pour ceux qui n'avaient pas lu le livre. Axel Auriant, jeune comédien de 27 ans, rentre dans la peau de Martin Hill avec une grande agilité, tantôt conteur, tantôt acteur. Il narre l'histoire de ce garçon avec aisance, en racontant la rencontre de ses parents pendant un concert des Cure, la personnalité de sa mère, femme brillante qui deviendra journaliste politique, et de son père, rêveur aux idées farfelues, inventeur d'un "parapluie-cravate".
Vient évidemment le moment crucial du casting qui changera sa vie : celui de Harry Potter. Mais sa destinée ne sera pas celle dont il rêvait. Daniel Radcliffe lui passe devant pour le fameux rôle. Le comédien, jouant son rôle, est puissant, en transe parfois, pour faire ressentir au public les émotions que traverse Martin Hill, après son échec qui le marquera pendant de longues années. De la tristesse à l'angoisse, en passant par la détresse. Harry Potter est partout autour de lui, sur toutes les lèvres, à la télévision, dans les magasins. Même lors de ces rendez-vous amoureux, il repense à celui qu'il haït, à cause d'une sonnerie ou d'un livre posé sur une table de chevet. La mort de son père et le harcèlement de son beau-père n'aideront pas le jeune homme à sortir de sa dépression.
Les trois comédiens qui accompagnent Axel Auriant sur scène (Pierre Bénézit, Serge Da Silva et Valentine Revel-Mouroz), jouant différents personnages au cours de la pièce, comme la mère, le père, le producteur, la copine, J.K Rowling ou le beau-père, apportent une touche d'humour et de légèreté dans un contexte un peu sombre : une histoire d'un garçon qui vit dans l'ombre d'un autre.
À la fin, une lueur d'espoir. Un événement lui permettra de comprendre qu'on est tous le "numéro deux de quelqu'un". L'histoire semble si réelle qu'on y croit. On n'est presque déçu que ça ne soit pas le véritable destin du garçon, qui n'a pas été pris.
La fiche
D'après Numéro deux de David Foenkinos
Adaptation : Léonard Prain
Mise en scène : Sophie Accard
Distribution : Axel Auriant, Pierre Bénézit, Serge Da Silva, Valentine Revel-Mouroz
Musique : Cascadeur
Scénographie : Blandine Vieillot
Lumière : Simon Cornevin
Costumes : Atossa
Durée : 1h30
Dates : jusqu'au 28 juin, du mardi au samedi
Lieu : théâtre Tristan-Bernard , 64 rue du Rocher, 75008 Paris
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