Loïc Corbery dans "Les Damnés" : le retour de l'enfant du pays en Avignon
Ses yeux brillent, son sourire est radieux, Loïc Corbery ne cache pas son excitation. Dans quelques jours, ce natif d'Avignon, au physique éternellement juvénile, va jouer pour la première fois dans la Cour d'honneur, "Les Damnés" de Visconti avec sa troupe de la Comédie-Française. La Cour d'honneur où il se faufilait quand il était petit, s'imaginant incarner les plus grands rôles du répertoire.
On l'avait découvert en 2005. Il était alors un jeune premier prometteur qui arrivait en scooter aux répétitions. Depuis on l'a vu joué avec la même aisance Dom Juan, Alceste dans le Misanthrope, le Prince de la Double Inconstance… Il nous a bouleversé en Perdican dans "On ne badine pas avec l'amour" de Musset. On a hâte de le voir incarner Herbert Thallman, l'âme pure, le proscrit des "Damnés". Rencontre pendant les dernières répétitions parisiennes.
Comment se déroule le travail avec Ivo van Hove ?
On savait qu'on avait très peu de temps. Je redoutais que tout soit prédéterminé dans la mise en scène, qu'on prenne les places qu'il avait décidé et que le spectacle se monte comme ça. En fait ce n'est pas du tout ce qui s'est passé.Le spectacle est extrêmement pensé en amont, visuellement, scénographiquement, dramaturgiquement, esthétiquement et techniquement, mais en revanche toute la matière humaine s'est façonnée en répétitition avec lui, à l'instant présent.
Ce qui m'a surpris chez Ivo c'est sa douceur. Je m'attendais à un esprit brillant, à un metteur en scène pertinent, on découvre tous, je crois, une humanité assez belle, extrêmement discrète, secrète, délicate, tout ça est vraiment très chaleureux
Ivo van Hove à l'habitude de travailler avec une troupe d'acteurs très physiques à Amsterdam…
On a cette sensation, ce sentiment ou ce souvenir que les acteurs du Français sont plus cérébraux que physiques, mais ce n'est pas le sentiment que j'ai. J'ai le sentiment d'appartenir à une génération de comédiens, par les metteurs en scène avec qui on travaille, par les spectacles que nous avons vus, et des envies qu'on a, assez sensible à ce que notre corps peut raconter, aussi bien que notre voix, et aussi à la manière dont différents corps peuvent se parler sur un plateau, se rencontrer, s'entrechoquer, se briser.Quel rôle tenez-vous dans cette famille von Essenbeck ?
Herbert, mon personnage, est dans cette histoire le seul qui a une conscience aigüe de ce qui est en train de se passer. Dès le départ il voir venir le danger, il va en souffrir très violemment lui et sa famille. C'est celui qui pressent, qui a un regard très clairvoyant sur la Grande histoire et la petite histoire, le sort de cette famille dans la Grande histoire.
Content d'en être ?!
On est content d'en être (sourire rayonnant), d'autant plus que moi je suis natif d'Avignon. Pour n'importe quel acteur aller jouer là-bas, quand même, c'est un moment important. Moi il se trouve que c'est aussi un rendez-vous secret, de l'enfant que j'étais, qui a pu rêver sur cet endroit, du spectateur que j'ai été beaucoup là bas, de mon adolescence jusqu'à aujourd'hui. C'est un moment très particulier pour moi.Comment appréhendez-vous la Cour d'Honneur ?
J'y vais avec une grande confiance, j'en connais tous les recoins. C'est la première fois que j'y joue, mais j'y ai tellement joué étant enfant ! J'y jouais à cache-cache avec mes amis quand j'étais tout petit, puis tous les grands rôles du répertoire quand j'étais adolescent, tout seul l'hiver… Entre midi et deux je mangeais très vite à la cantine, la Cour était encore ouverte au public à cette époque là, j'y allais et je rêvais à Musset, Molière Schakespeare. Il n'y a pas que la Cour, il y a aussi tous ces regards qu'on a croisés, Casarès…On est très heureux, les uns les autres, de vivre cette aventure tous ensemble. C'est un peu la famille quand même. J'ai l'impression, avec la famille, de redescendre à la maison.
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