Les "Estivants" de Gorki font palpiter la troupe de la Comédie-Française
Dans cette pièce finalisée en 1904, Maxime Gorki dépeint la nouvelle bourgeoisie russe qui chaque été se retrouve en villégiature dans une datcha, au bord de la mer. Des petits bourgeois désenchantés qui tournent un peu en rond, dans une société qui sombrera 10 ans plus tard.
"Ils débarquent, ils s'ennuient", constate fataliste le gardien de la propriété. "Tous pareils les estivants, tous des patrons", ajoute son acolytes. Contrairement à Tchekhov, le théâtre de Gorki annonce l'imminence d'un bouleversement, il est l'emblème de la révolution à venir.
Elle s'annonce au travers de trois personnages qui vont troubler le ronron quotidien dans ce décor de bois de bouleaux, dont les troncs laissent apparaitre de multiples visages : la doctoresse pétrie d'idéaux révolutionnaire (Clotilde de Bayser impressionnante de présence) qui voudrait mettre en mouvement le jeune dilettante dont elle est amoureuse (Loic Corbery brulant et fougueux), mais aussi l'épouse clairvoyante et bravache de l'avocat véreux (excellente Sylvia Bergé). "Nous devons nous transformer complètement", s'exclame- t-elle à la fin de la pièce qui l'a montrée ouvrant enfin les yeux sur la petitesse de cette existence collective.
Car les femmes se font entendre chez Gorki, elles ont le désir de liberté et la prémonition des bouleversements futurs.
Il fait des "Estivants" une pièce chorale au vrai sens du terme. Un exercice idéal pour une troupe du Français qui excelle à s'effacer ou à exister en une fraction de seconde.
JN.Mirande, F.Bobin, T.Rousseau, R.Carles Si au premier acte aucune personnalité ne se dégage vraiment, dès le deuxième, les incompréhensions et les désaccords s'installent, les personnalités s'affirment, les liens qui unissent ces hommes et ces femmes se dévoilent, les masques tombent. On se laisse prendre par les doutes, les interrogations et les petites lâchetés de cette belle galerie de portraits.
Tous les comédiens seraient à citer : Samuel Labarthe, le romancier cynique, Bruno Raffaelli, l'oncle Souslov qui cherche un sens à sa vie, Hervé Pierre l'avocat médiocre, Michel Favory et Martine Chevallier, délicieux couple fusionnel, Alexandre Pavloff , épatant dans le rôle de l'amoureux transi suicidaire…
"Les Estivants" à la Comédie-Française
De Maxime Gorki, mise en scène de Gérard Desarthe
Du 7 février au 25 mai 2015
3 heures avec entracte
Salle Richelieu
1 Place Colette, Paris1er
Réservation : 0825 10 16 80
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter