"Je n'ai jamais compris l'attachement qu'on pouvait avoir pour James Bond" : le questionnaire de Proust de Pierre Emonot, comédien

Écrivains, musiciens, danseurs, chanteurs, couturiers, cinéastes… Durant tout l'été, des artistes se livrent à ce jeu pour franceinfo Culture. Aujourd'hui, Pierre Emonot, auteur-interprète.

Article rédigé par franceinfo Culture - propos recueillis par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
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Portrait de Pierre Emonot. (MATTHIEU JEANNEAU)
Portrait de Pierre Emonot. (MATTHIEU JEANNEAU)

Pierre Emonot, "c'est l'art de dire les pires horreurs avec la plus grande élégance", comme il le dit lui-même en guise de présentation. Avec un humour so British, pince-sans-rire, l'auteur et comédien continue de séduire le public. Il est présent au Festival Off Avignon 2025 pour son seul-en-scène Face au peuple au théâtre de l'Ange, du 5 au 26 juillet.

Franceinfo Culture : Cet été, êtes-vous plutôt travail ou sieste ?
Pierre Emonot : Travail. Je réserve la sieste pour les onze autres mois de l'année.

En vacances, êtes-vous montagne ou plage ?
Piscine au bord de la plage. Tellement plus chic.

Parlons création : êtes-vous du matin ou du soir ?
Soir ou nuit.

Cinéma ou théâtre ?
Cinéma (bien que j'adorerais prétendre l'inverse).

Quel est le livre, le film, le disque que vous n'avez toujours pas lu, écouté ?
Tout Jean-Luc Godard, tout Tolstoï et tout Plastic Bertrand (ce qui me semble le plus grave).

Votre meilleur souvenir de comédien/auteur/metteur en scène ?
La première fois que j'ai joué mon spectacle. Une première représentation, c'est toujours objectivement la plus faible, et émotionnellement la plus forte.

Votre cauchemar ?
Une chute dans le vide.

Si vous étiez un livre, un film, un spectacle, un disque, lequel serait-il ?
Ridicule de Patrice Leconte.

Quelle phrase ou réplique a bouleversé votre vie ?
"Le fascisme, ce n'est pas d'empêcher de dire, c'est d'obliger à dire", Roland Barthes.

Quels sont les personnages de la littérature, du cinéma ou du théâtre que vous avez détestés ?
Je n'ai jamais compris l'attachement qu'on pouvait avoir pour James Bond. Entre son sourire grotesque et sa dragouille surfaite, j'ai toujours espéré voir les méchants gagner. Ce en quoi j'ai été régulièrement déçu.

Et ceux qui vous ont toujours accompagné ?
Ce cher Julien Sorel (personnage du Rouge et le Noir de Stendhal). Et un petit sorcier à lunettes qui a animé ma génération, je dois l'avouer.

Quel est le lieu où vous êtes chez vous ?
J'en ai honte, mais à Paris, je le crains.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
N'importe quel appartement sans décoration, bien confiné, type appartement-témoin Ikea, où il est tellement plus simple de plonger en soi-même.

Quelle est la question qui vous horripile ?
"Est-ce qu'on peut rire de tout ?" (ce à quoi il faut systématiquement répondre de manière tout aussi stéréotypée : "Oui, mais pas avec tout le monde", comme disait Desproges).

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
"Si un triangle est rectangle, à quoi est égal le carré de la longueur de l'hypoténuse ?". Pas entendue depuis longtemps celle-là.

Pourquoi avez-vous cette photo de vous en particulier pour illustrer le questionnaire ?
N'ayant pas de madeleine (de Proust bien entendu) sous la main, j'ai choisi l'image la plus aristocratique que j'avais.

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