Avignon : quatre trentenaires font leur premier Festival
C'est leur première fois : Laurent Brethome, Benjamin Porée, Jonathan Châtel, Samuel Achache, tous trentenaires, voire moins, sont programmés dans le "in" du Festival d'Avignon.
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Laurent Brethome : l'hyperactif amoureux
A 35 ans, Laurent Brethome a déjà monté Molière, Copi, Racine et Minyama. Forcément : cet hyperactif ne dort que deux heures par nuit. A la Comédie de Saint-Etienne où il s'est formé, on l'a surnommé "le 4X4" pour son activisme de terrain. Artiste associé des Scènes de pays dans les Mauges (Pays de Loire), il n'aime rien tant que de voir les tracteurs garés devant le théâtre. Il a grandi en Vendée chez "Jojo" et "Nana", un grand père accordéoniste et une grand-mère à la batterie qui jouent dans les bals.Il a gardé de ses copains gitans un look de beau ténébreux aux mains ornées de grosses bagues. "Je suis un garçon baroque et populaire", dit-il. Laurent Brethome monte à Avignon "Riquet" (4/8 juillet), son premier spectacle jeune public. Son critère : "Que si mes grands parents étaient encore en vie, ils puissent voir mes pièces sans avoir les codes, que tout soit accessible".
Benjamin Porée : l'angoissé des planches
A 29 ans, Benjamin Porée est bien le benjamin du Festival. D'abord acteur, il passe très vite à la mise en scène. "Le plateau était un endroit assez douloureux pour moi, je me sens très bien quand je guide les autres", explique-t-il. Il se décrit comme "timide, angoissé", mais sa direction d'acteur impressionne par sa fermeté. Il est encore au Cours Florent lorsqu'il monte son premier spectacle, à 20 ans, dans le "Off" ("Une saison en enfer").Il est repéré par le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, sur "Platonov", un spectacle culotté de 4H30 monté avec 17 acteurs et 20 figurants au Théâtre de Vanves en 2012, repris à l'Odéon en 2014. "La Trilogie du Revoir" (21 au 25 juillet) n'est pas moins ambitieuse : 17 comédiens, près de trois heures de spectacle, et un texte qui n'a quasiment jamais été monté depuis sa création il y a 30 ans par Claude Régy. "Je voulais vraiment aller à Avignon avec un spectacle de troupe. La pièce de Botho Strauss pose des questions très claires sur le pouvoir, la politique, l'argent" dit-il.
Jonathan Châtel : le philosophe
Regard intense dans un visage pensif, Jonathan Châtel, 36 ans, a fait des études de philosophie et de théâtre - qu'il enseigne à l'université catholique de Louvain - avant de se lancer dans la mise en scène. "Andreas", d'après "Le Chemin de Damas", d'August Strindberg (4 au 11 juillet), est seulement sa deuxième pièce. L'équipe du Festival d'Avignon l'a repéré sur "Petit Eyolf", prix du public du festival de jeunes talents "Impatience", en 2013.De père français et de mère norvégienne, il rompt les amarres avec le théâtre pour vivre 3 ans en Norvège, à 27 ans. Une rupture qui rappelle le trajet radical de Strindberg, en proie à une grave crise juste avant "Le Chemin de Damas". "Strindberg renonce au théâtre pendant 5 ans, s'exile à Paris, fait de l'alchimie", raconte-t-il, expliquant: "Il essayait de trouver la formule de l'or, la pierre philosophale, et sans doute, à se réinventer". Strinberg écrira ensuite une vingtaine de pièces en cinq ans, créant un théâtre moderne. "Ce qui m'intéresse, c'est ça, ce que porte la charge créatrice de l'écriture, et l'élan de réinvention, la pulsion de vie".
Samuel Achache : le musicien
Samuel Achache, 33 ans, a choisi des études de théâtre mais aurait aussi bien pu opter pour la musique, puisqu'il navigue entre les deux depuis l'enfance. Il a fait du piano, de la batterie, et joue aujourd'hui de la trompette avec 5 comédiens-musiciens dans son premier spectacle au Festival d'Avignon : "Fugue" (15-22 juillet). "J'ai voulu mêler la musique et le théâtre parce que j'avais un manque" explique-t-il.Premier essai réussi en 2013 avec "Le crocodile trompeur / Didon et Enée", créé avec Jeanne Candel. Un opéra jazzy cocasse où Didon se meurt d'amour comme il se doit, mais où un skieur dévale aussi une montagne de cailloux. "Fugue" part de la fascination de Samuel Achache pour la question ultra-technique du "tempérament", c'est-à-dire l'accord des instruments.
"La plupart des intervalles sont faux, c'est notre oreille qui s'est habituée à ça", dit-il. A l'arrivée, "une histoire qui se passe au pôle Sud, une histoire d'amour et de mort, de solitude et de quête de pureté". Le tout écrit par un gars "un peu speedé et plutôt joyeux", dit-il.
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