Renaissance du "Masa" : les arts du spectacle à nouveau à l'honneur à Abidjan
On l'appelle le "Masa" : le Marché des arts du spectacle africain, festival important de danse, musique et théâtre à l'échelle du continent africain, a débuté samedi, à Abidjan, pour une semaine. Sa réouverture consacre, pour la Côte d'Ivoire, un renouveau culturel après plus d'une décennie de crise.
Coup d'envoi du festival des arts vivants, le "Masa", samedi, à Abdjan : plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, dans le stade Houphouët-Boigny d'Abidjan, le plus grand du pays, pour assister à un concert géant, rassemblant des têtes d'affiche africaines, dont les Ivoiriens Magic System ou les Nigérians de P-Square.
Une fête africaine
C'est un rendez-vous culturel important en Côte d'Ivoire. Créé en 1993 à Abidjan sous l'impulsion de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Marché des arts du spectacle africain, le "Masa", est une biennale dédiée aux professionnels africains de la danse, du théâtre et de la musique, qui vise à faciliter aux artistes l'accès au marché international.
La septième et avant-dernière édition de l'événement date de 2007, il y a sept ans déjà. Mais, selon Yacouba Konaté, son directeur général, "déjà depuis 2001, ce n'était pas la joie. Les acheteurs ne venaient plus. En 2005, il n'y a pas eu de Masa. Et à partir de 2007, ça a été très très préoccupant".
La Côte d'Ivoire est entrée en 2000 en grave crise politique, dont les violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts, ont constitué l'épilogue. "Tout était arrêté" dans le pays, témoigne Maurice Bandaman, le ministre ivoirien de la Culture. Mais "tout a repris", "les investissements, les infrastructures", se félicite le ministre. "Il était donc normal que le Masa reprenne."
Redorer le blason de la Côte d'Ivoire
Ce nouveau départ se fait avec ambition. Le budget, financé par l'Etat ivoirien, le district d'Abidjan, l'OIF ainsi que divers organismes internationaux et partenaires privés, est conséquent : 1,3 milliard de FCFA (2 millions d'euros).
Alors que 24 groupes avaient fréquenté la première édition du festival, 63 s'y retrouveront pour ce 8e opus, soit 450 artistes et 1.500 festivaliers, selon M. Bandaman. Pour ce dernier, l'enjeu est également diplomatique : "la Côte d'Ivoire redore son blason. (...) Elle reprend sa place au sein du concert des Nations".
Le patron du festival, Yacouba Konaté, va plus loin. Le Masa, "l'une des principales vitrines sociales" et de "diplomatie culturelle" de la Côte d'Ivoire, doit permettre de montrer que le pays "a changé de logiciel", abandonnant celui de "la violence" pour s'"engager" dans "l'harmonie".
Un événement qui s'affiche plus populaire cette année
Depuis quelques jours le siège du festival grouille de monde. Les réunions se succèdent pour parfaire les préparatifs. Les artistes et les techniciens défilent. La tension est perceptible. Le défi de taille. Le Masa revient avec des innovations, observe Yacouba Konaté. Aux disciplines habituelles (théâtre, danse) ont été ajoutés le conte, l'humour et la mode, selon l'organisateur. Le festival s'ouvrira aussi à l'art anglophone et lusophone.
Espoirs suscités
Nash, une rapeuse ivoirienne, espère être repérée par des promoteurs de spectacles lors de sa prestation en live. Kader Touré, un comédien ivoirien évoluant en France dans la compagnie "Les voix du caméléon", se montre plus sceptique : "avant, le Masa était un marché d'opportunités pour les artistes qui venaient. Mais on ne sait pas ce que le Masa d'aujourd'hui va être", observe-t-il, critiquant l'organisation pour l'accueil et le voyage des troupes. Et d'espérer "qu'il y aura des programmateurs, des directeurs de salles et que nous repartirons avec des contrats". D'après Yacouba Konaté, 215 promoteurs culturels, dont 50 Africains, sont attendus. Le Masa, au-delà de son cadre ivoirien, pourrait même "traduire l'avènement du temps des festivals en Afrique", s'enthousiasme-t-il.
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