Le Festival d'Avignon ouvre vendredi : "To be or not to be ?"
Le Festival d'Avignon ouvrira-t-il ses portes vendredi? Le conflit des intermittents du spectacle fait peser une lourde menace sur le festival le plus emblématique de l'été, même si le spectre d'une annulation totale cède le pas à la crainte de perturbations sporadiques.
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Le directeur du festival Olivier Py a affirmé qu'il n'annulerait à aucun prix. Déjà opposé à la grève lors du dernier grand conflit des intermittents, qui avait entraîné l'annulation d'Avignon en 2003, Olivier Py soutient leur cause, mais juge, dans un entretien au Journal du Dimanche, que "sacrifier Avignon ne servirait à rien".
De son côté, la CGT Spectacle, fer de lance du conflit, a appelé à une "grève massive" le 4 juillet, jour de la première du "Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur du Palais des Papes. Le festival "n'aura pas lieu tranquillement. Il aura lieu selon des formes qui seront décidées par les gens qui y travaillent", a déclaré son secrétaire général Denis Gravouil sur Europe 1. "Ce n'est pas un choix binaire entre tout bloquer et ne rien faire", a-t-il dit.
L'équipe du festival annoncera mardi midi sa décision. Toutefois, un vote contre la grève, comme à Aix-en-Provence, n'aura qu'une valeur purement indicative, reconnaît-on à Avignon. Une minorité de grévistes peut empêcher au coup par coup une représentation, voire plusieurs, alors que la majorité a dit non à la grève, comme à Montpellier-Danse.
Un programme pour renouer avec la tradition de Jean Vilar
Des éléments extérieurs peuvent aussi venir perturber les spectacles, comme en 2003 au Festival d'Aix-en-Provence. Olivier Py, premier artiste à diriger Avignon depuis Jean Vilar (1947 à 1971), a voulu renouer avec un festival "festif, populaire, en prise avec le monde".
Le retour du "Prince de Hombourg" dans la Cour d'honneur résonne comme un hommage à Jean Vilar, héraut d'un théâtre populaire, qui avait monté la pièce en 1951 avec Gérard Philipe et Jeanne Moreau. Cette fois, c'est Xavier Gallais qui incarnera le prince rebelle et rêveur, dans une mise en scène de l'Italien Georgio Barberio Corsetti.
Si tout va bien, la première sera retransmise en direct sur France 2 et Culturebox, et sur écran géant à Paris, Marseille et Avignon. Flash back dans l'histoire du festival, "Mai, juin, juillet" mis en scène par Christian Schiaretti raconte Avignon en 1968, lorsque Jean Vilar affronte la contestation, mais n'annule pas.
Un "Henri VI" marathon en 18 heures
Dans la carrière de Boulbon, autre lieu emblématique du festival, un "Mahabharata" en 1H50 du japonais Satoshi Miyagi fait écho à la version de légende de Peter Brook en 9 heures en 1985. Avignon est le lieu des grands marathons, et cette année, un "Henri VI" de Shakespeare (en replay sur Culturebox) sera donné en 18 heures par un jeune metteur en scène de 32 ans, Thomas Jolly, égalant presque le record détenu par... Olivier Py lui-même, auteur d'une "Servante" en 24 heures en 1995.
Pour sa première édition, Olivier Py présente aussi trois spectacles: il crée à la FabricA, nouvelle salle ouverte par ses prédécesseurs, "Orlando ou l'impatience", une comédie où "un jeune homme qui me ressemble", dit-il, recherche son père. Pour les enfants, il remonte "La jeune fille, le diable et le moulin" d'après les frères Grimm. Il propose aussi "Vitrioli" de l'auteur grec Yannis Mavritsakis.
Ventes de billets en légère baisse
Un fil rouge grec court dans la programmation, avec trois pièces qui explorent la crise actuelle, dont l'une de Dimitris Dimitriadis, le "plus grand auteur grec vivant" pour Olivier Py.
L'Europe est bien présente, avec Emma Dante, figure de proue du théâtre italien ("Les soeurs Macaluso"), la Roumaine Gianina Carbunariu, le Belge Fabrice Murgia, qui se penche sur le rapport des adolescents aux écrans ("Notre peur de n'être" à découvrir sur Culturebox), le Néerlandais Ivo Van Hove, l'Allemand Thomas Ostermeier (Le mariage de Maria Braun).
Le chorégraphe israélien Arkadi Zaides a traduit dans les corps la réalité de l'occupation des territoires palestiniens avec "Archive" et l'Egyptien Hassan El Geretly ("Haeeshek") reprend la tradition du cabaret et des conteurs pour parler de l'Egypte d'aujourd'hui.
Les ventes de billets, qui avaient démarré très fort avec l'ouverture aux Avignonnais le 14 juin, ont connu un léger fléchissement alors que les nuages s'amoncelaient sur le festival. En 2003, la ville avait subi une perte de 23 millions d'euros. Avignon retient son souffle.
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