"Sur scène naît une forme de liberté absolue" : le questionnaire de Proust d'Amandine Albisson, danseuse étoile de l'Opéra de Paris

Écrivains, musiciens, chorégraphes, comédiens, couturiers, cinéastes… Durant tout l'été, des artistes se livrent à ce jeu pour franceinfo Culture. Aujourd'hui, la danseuse étoile de l'Opéra de Paris, Amandine Albisson.

Article rédigé par franceinfo Culture - Propos recueillis par Valérie Gaget
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Amandine Albisson, danseuse étoile de l'Opéra national de Paris. (MATTHEW BROOKE ONP)
Amandine Albisson, danseuse étoile de l'Opéra national de Paris. (MATTHEW BROOKE ONP)

En ce mois de juillet, Amandine Albisson joue les belles endormies à l'Opéra de Paris. La ballerine reprend le fameux rôle de la princesse Aurore dans La Belle au bois dormant, ballet romantique chorégraphié par Rudolf Noureev en 1989. Son prince charmant est une autre étoile de la maison avec qui elle partageait déjà la scène dans L'Histoire de Manon : Guillaume Diop.

Amandine est une enfant de la balle, fille d'une danseuse et d'un chanteur. Elle a fait ses premiers pas de petit rat dès l'âge de 4 ans dans une école de quartier de Marseille avant d'intégrer, six ans plus tard, celle de l'Opéra de Paris. Nommée danseuse étoile en 2014 après une représentation du ballet Oneguine de John Cranko, elle participe régulièrement aux tournées du ballet de l'opéra. Entre deux répétitions avec son partenaire, elle a accepté de se prêter à notre petit jeu de questions-réponses de l'été.

Amandine Albisson et Guillaume Diop répètent la chorégraphie du ballet "La Belle au bois dormant" dans un studio du Palais Garnier, à Paris, en juin 2025. (JESUS VALLINAS)
Amandine Albisson et Guillaume Diop répètent la chorégraphie du ballet "La Belle au bois dormant" dans un studio du Palais Garnier, à Paris, en juin 2025. (JESUS VALLINAS)

Franceinfo Culture : Cet été, vous serez plutôt travail ou plutôt sieste ? En tournée, en studio ou en congés ?
Amandine Albisson :
Je pars en Corée du Sud danser quelques galas, puis ça sera le moment des vacances en famille.

En vacances, vous préférez la montagne ou la plage ? Nord ou sud ?
Dur de choisir, mais je dirais la plage, je suis originaire de Marseille donc je suis très attachée à la mer.

Si un danseur disparu pouvait se réincarner, vous choisiriez de danser avec qui ?
Rudolf Noureev. Nos aînés nous en parlent tellement avec des étoiles plein les yeux !

Vous préférez le travail en studio ou l'adrénaline de la scène ?
J'aime beaucoup le travail en studio : la recherche, la précision, la construction d'un rôle me passionnent. Mais si je devais choisir, je dirais sans hésiter l'adrénaline de la scène. Il y a quelque chose de magique, de suspendu, presque hors du temps. C'est l'aboutissement de semaines de travail, et surtout, c'est là que naît une forme de liberté absolue : celle de se laisser porter par le moment présent.

Quel est le ballet ou le danseur que vous n'avez jamais vu et rêveriez de voir ou de rencontrer ?
Sylvie Guillem.

Votre meilleur souvenir de danseuse ?
Quand j'ai dansé La Dame aux camélias, c'était un rêve de plusieurs années qui se réalisait.

Et votre pire cauchemar ?
Lorsque je passais les concours pour monter en grade, le stress prenait le dessus sur le plaisir de danser.

Quelle musique, quelle phrase, quelle rencontre a bouleversé votre vie ?
La Dame aux camélias. L'histoire et la musique de Chopin me bouleversent à chaque fois, c'est un de mes ballets préférés !

Quels sont les personnages de ballet que vous avez détestés ?
Il n'y en a aucun que j'ai détesté, mais peut-être celui où j'étais le moins à l'aise, ça pourrait être le rôle de Paquita.

Et ceux qui vous ont toujours accompagnée ?
Tatiana dans Onéguine, car c'est le rôle dans lequel j'ai été nommée danseuse étoile ainsi que celui avec lequel j'ai repris après ma deuxième grossesse.

Amandine Albisson répète le ballet "La Belle au bois dormant", chorégraphié par Rudolf Noureev, dans un studio du Palais Garnier, à Paris, en juin 2025. (JESUS VALLINAS)
Amandine Albisson répète le ballet "La Belle au bois dormant", chorégraphié par Rudolf Noureev, dans un studio du Palais Garnier, à Paris, en juin 2025. (JESUS VALLINAS)

Quel est le lieu où vous vous sentez chez vous ?
L'Opéra Garnier, c'est un peu ma deuxième maison, j'y passe beaucoup de temps.

Quel est le lieu qui vous inspire ?
La nature.

Quelle est la question qui vous horripile ?
Qu'on me questionne sur les restrictions alimentaires !

Et celle qu'on ne vous a jamais posée ?
Celle-ci !

"La Belle au bois dormant" de Rudolf Noureev, à l'Opéra Bastille jusqu'au 14 juillet 2025.

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