Soirée George Balanchine à l'Opéra Bastille: la danse, l'élégance, l'épure
Après la grève la plus longue de son histoire, le ballet de l'Opéra de Paris a repris ses représentations. Le programme George Balanchine est proposé jusqu'au 1er avril 2020
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Pas de décor, pas d'habillage sur le plateau de l'Opéra Bastille. Juste un fond lumineux bleu, couleur omniprésente et structure de la soirée consacrée à l'immense chorégraphe américain né en Géorgie, George Balanchine (1904-1983). Trois pièces importantes : Sérénade (créé en 1934), Concerto Barocco (1941) et Les quatre tempéraments (1946), trois ballets écrits (en l'espace d'à peine dix ans) par le chorégraphe après son arrivée aux Etats-Unis.
Véritable rencontre avec la musique
Le programme présente un double dialogue. Dialogue entre deux univers de danse, l'univers russe d'origine et celui américain, principaux jalons du cheminement chorégraphique de George Balanchine. Dialogue ensuite, si banal en apparence mais si subtil chez Balanchine, entre la musique et sa traduction chorégraphique. "A chaque musique correspond une danse. Nous nous efforçons de la trouver", écrivait Balanchine dans Histoire de mes ballets : "Le ballet est avant tout une affaire de tempo et d'espace : l'espace délimité par la scène, le temps fourni par la musique".
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Aucune des pièces n'a d'intrigue, le ballet est abstrait. La musique dicte seule les choix des mouvements des corps dans l'espace. Exactement comme Chopin déterminait Les Sylphides de Michel Fokine, œuvre qui a bouleversé Balanchine dans ses jeunes années, ainsi Tchaikovski, Bach et Hindemith (un compositeur allemand émigré aux Etats-Unis dans les années 1940) impulsent les multiples combinaisons chorégraphiques.
Académisme russe, modernité américaine
Avec Tchaikovski, Balanchine emporte un peu de Russie avec lui lorsqu'il crée Sérénade, et le ballet respire profondément ses origines romantiques. Il y a de la nostalgie dans l'air sur le plateau de Bastille. Mais pas que cela. Superbes ports de bras tendus vers le ciel, cercles, diagonales et autres figures géométriques, remarquables de fluidité. Les danseuses, vêtues d'une longue robe bleu pastel, fascinent dans cette pièce qui allie rigueur, poésie et humour.
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Sérénade est le point de rencontre entre l'académisme russe et la modernité new-yorkaise de Balanchine. Car si la grâce, la statuaire des silhouettes nous saisit, c'est que les corps, eux, sont vivants, sur le fil, dans un fragile équilibre. Beaux tableaux de groupe, très beaux solos (l'étoile Emilie Cozette, Marion Barbeau ou l'étonnante Letizia Galloni) et duos aériens (Marc Moreau avec Emilie Cozette notamment).
Du baroque au rock
Le dialogue danse-musique est à son comble dans Concerto Barocco sur un tube de Bach (le Concerto pour deux violons en ré mineur) interprété avec verve par le duo de violonistes Frédéric Laroque-Cécile Tête. Les mouvements des danseurs (habillés désormais en noir et blanc) expriment liberté et vitalité. Ils se font syncopés, un brin jazzy (sur le "vivace"), voire presque rock (sur "l'allegro"). La joie des danseurs (l'étoile Valentine Colasante, la jeune Hohyun Kang, très convaincante, et Stéphane Bullion) est communicative.
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Comme dans la dernière pièce, Les quatre tempéraments, sur la musique de Paul Hindemith (1940), très belle partition disparate aux rythmes complexes. Le thème et ses variations autour des quatre humeurs supposées de la psyché (mélancolique, sanguin, flegmatique, colérique) offrent à Balanchine une grande variété de combinaisons. Elles font écho aux jeux remarquables du piano – chapeau à Jean-Yves Sébillotte - et des cordes, tour à tour graves, jazz, ludiques, martiaux, enragés. Il en sort des tableaux de grande finesse, comme cette superbe marche où les danseurs se déploient à grandes enjambées avec la souplesse des clowns…
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