"Le plaisir ultime, c'est les retrouvailles avec le public" : à Biarritz le ballet Malandain maintient son festival
Le festival Le temps d'aimer la danse a été maintenu malgré la pandémie de coronavirus. Les danseurs et les chorégraphes préparent ce retour sur scène dans des conditions très inhabituelles.
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L'été joue les prolongations dans la belle station balnéaire de Biarritz. Malgré les incertitudes liées à l'épidémie de coronavirus, la ville n'a pas voulu renoncer à son festival Le Temps d'Aimer la danse dont c'est le trentième anniversaire.
Reportage: Valérie Gaget, Swanny Thiébaut, Odile Darmostoupe, Laurence Michel.
"Il a fallu bousculer la programmation, explique Thierry Malandain, directeur artistique du festival. Plusieurs troupes ont dû annuler leur venue notamment deux compagnies israéliennes, une chinoise et le ballet de Flandre". Lui a choisi de reprendre deux de ses ballets: Beethoven 6 et Mozart 2, ce dernier enrichi d'un nouveau pas de deux.
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Les danseurs de sa compagnie, le CCN Malandain Ballet Biarritz, ont repris le chemin des studios en août, après cinq mois d'interruption forcée. Quand nous les rencontrons, le 3 septembre, ils sont une vingtaine à la barre pour leur cours quotidien, prélude aux répétitions du spectacle.
Le maître de ballet, Richard Coudray nous raconte que la reprise s'est faite "en douceur". Même s'ils s'étaient tous maintenus en forme pendant le confinement en s'exerçant à domicile, impossible de reprendre certains pas d'emblée notamment les sauts. "L'attaque et la réception des sauts, cela peut-être dangereux, explique-t-il. Il y a eu beaucoup de blessures dans les compagnies du monde entier à cause de cela. Nous, on a attendu trois semaines."
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Les danseurs passent désormais un test PCR (test de dépistage du Covid-19 par le nez) chaque semaine et les studios sont soigneusement désinfectés entre chaque cours. Le jour de notre tournage, aucun danseur n'avait encore eu la COVID. Certains portent un capteur noir autour du bras relié par bluetooth à leur téléphone portable. Raphaël Canet, membre de la compagnie depuis une dizaine d'années, nous explique que ce dispositif lui permet de contrôler sa fréquence cardiaque. "Le médecin de la compagnie nous a expliqué que la COVID avait pu provoquer des cas de mort subite par arrêt cardiaque ". C'est très rare mais cela existe alors il préfère faire attention et éviter d'atteindre la zone rouge sur son écran. Quand son rythme cardiaque est trop élevé, il se ménage des temps de pause.
Sa partenaire, Claire Longchamp, danseuse dans la compagnie depuis neuf ans avoue que la reprise a été compliquée. Il a fallu surmonter les appréhensions, la crainte d'avoir perdu ses aptitudes physiques, la peur de "prendre à nouveau l'espace" et de sauter. "On peut avoir des réticences, avoue-t-elle. Or, c'est quand on n'y va pas à fond qu'il y a des risques de blessure". Le festival est pour elle "une forme de délivrance". Et elle ajoute: "Le retour en studio est déjà un plaisir intense mais le plaisir ultime, c'est la scène et les retrouvailles avec le public. On croise les doigts pour qu'il n'y ait pas de retour en arrière".
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Même souhait du côté de Thierry Malandain. Le chorégraphe reconnaît que, comme tous les directeurs de compagnie aujourd'hui, il est obligé de naviguer à vue. Si un cas de COVID se déclare, il a été décidé de mettre la compagnie en quarantaine pendant trois jours. "Mais si cela se prolonge pendant des mois et des mois, cela va être infernal en termes d'organisation", craint-il.
Le Malandain Ballet Biarritz emploie 46 permanents et une trentaine d'intermittents. Il s'autofinance à 50 %. L'annulation de 48 spectacles au printemps pour cause de COVID-19 a déjà provoqué un manque à gagner d'un million d'euros.
Un festival réussi mettrait un peu de baume au coeur.
Festival Le Temps d'Aimer. Du 11 au 20 septembre 2020 à Biarritz. Billetterie par téléphone au 05 59 22 37 88, renseignements au 05 59 22 20 21 Site internet: www.letempsdaimer.com
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