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Le danseur étoile Attilio Labis, ancienne gloire de l'Opéra de Paris, est mort à 86 ans

Il avait été révélé en 1960 avec la grande danseuse Claude Bessy, dans "Pas de Dieux", une chorégraphie de la légende hollywoodienne Gene Kelly, créée pour l'Opéra de Paris.

franceinfo Culture avec AFP

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 27/01/2023 17:42

Temps de lecture : 3min

Le danseur étoile Attilio Labis avec Rosella Hightower dans "Cyrano de Bergerac", ballet de Roland Petit, au Theatre Nationale Populaire, encore au Palais de Chaillot à Paris, en 1962, avec des costumes d'Yves-Saint-Laurent (KEYSTONE PICTURES USA / MAXPPP)

Attilio Labis, ancien danseur étoile dans les années 1960 et grand défenseur de l'école française du ballet, est décédé à l'âge de 86 ans, a annoncé ce vendredi 27 janvier l'Opéra de Paris. Il s'était fait remarquer en particulier sur la scène de l'Opéra de Paris en 1960, avec la grande danseuse Claude Bessy : c'était dans la célèbre chorégraphie Pas de Dieux, de la légende hollywoodienne Gene Kelly, acteur, danseur et réalisateur.

"Un roi de l'Olympe"

Né le 5 septembre 1936 d'un père sicilien et d'une mère française, ce danseur devient petit rat de l'Opéra avant de rejoindre la compagnie en 1954. En 1958, il participe à la guerre d'Algérie puis réintègre le Ballet un an plus tard. Il sera nommé danseur étoile à la suite de sa prestation dans le ballet de Gene Kelly. Le Monde le décrira alors comme "un roi de l'Olympe juvénile et superbe".

Attilio Labis sera remarqué également pour Icare, que le chorégraphe Serge Lifar créa en 1935 et reprendra en 1962 avec de nouveaux décors et costumes de Pablo Picasso. Epoux de Christiane Vlassi, elle-même danseuse étoile et avec qui il aura deux enfants, Attilio Labis était loué pour sa technique imparable. "Labis non seulement est devenu un porteur digne des Russes, mais il se lance maintenant dans des tours de force qui l'enlèvent lui-même dans les airs", rapporte Le Monde en décembre 1963 après une représentation du Lac des Cygnes.

Fervent défenseur de l'Opéra de Paris

Défenseur du style français, basé notamment sur le travail des pieds, il avait toutefois suivi des cours en Russie avec de grands pédagogues comme Alexandre Pouchkine (le professeur de Rudolf Noureev et Mikhaïl Barychnikov). Il a été également chorégraphe, créant notamment pour l'Opéra de Paris Arcades, un ballet rendant hommage à l'école française, mais aussi une version de Roméo et Juliette et de Spartacus. Il deviendra également professeur à l'Ecole de danse de l'Opéra et au Ballet, mais aussi à l'étranger.

Plusieurs danseurs de l'Opéra lui ont rendu hommage, à l'instar de l'ex-étoile Manuel Legris, directeur du Ballet de la Scala de Milan. "Un magnifique danseur (...) un très grand professeur à l'enseignement unique, fervent défenseur de l'Opéra de Paris (...) une époque hélas révolue mais qui nous laissera des souvenirs indélébiles", a-t-il écrit. Pour l'ex-étoile Marie-Claude Pietragalla, il était l'incarnation de "la danse française dans ce qu'elle a d'élégance, de puissance et de virtuosité". Et parmi la jeune génération, l'étoile Hugo Marchand a commenté "Merci pour tout ce que vous avez fait pour la danse".