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Polémique autour de l'installation de sièges "premium" dans un cinéma

Le cinéma Pathé Wepler, à Paris, a équipé l'une de ses salles de deux types différents de fauteuils, rappelant la première et la deuxième classe des avions ou des trains. Le prix des places pour accéder à cette salle, équipée des technologies dernier cri, peut dépasser 15€. Une mesure qui surprend les spectateurs, et suscite le débat dans le milieu du cinéma.

franceinfo

Radio France

Publié le 07/02/2013 06:16 Mis à jour le 02/05/2014 15:05

Temps de lecture : 2min

La salle porte le nom de
"Pathé + ". Déjà expérimenté à Chambéry, le concept a fait son arrivée
dans le cinéma Pathé Wepler, situé Place de Clichy à Paris. Il s'agit d'une
salle au design réétudié, avec des allées plus larges entre les sièges, et la
présence des dernières technologies en matière de projection, notamment le High
Frame Rate qui permet de projeter 48 images par seconde au lieu de 24 (pour
l'instant exploitée par un seul film, Le Hobbit ) ou le son "Dolby
Atmos ", doté de 50 canaux sonores différents.

Mais ce qui a attiré
l'attention avant tout, c'est la présence de sièges "premium".
Réservables à l'avance, ces fauteuils sont inclinables et ont une assise plus
large. Disposés au centre de la salle, ils sont idéalement placés. Mais pour y
accéder, il faut débourser deux euros de plus que pour une salle
traditionnelle. A ces fauteuils "premium" il faut ajouter une série
de sièges "duo", à accoudoir escamotable pour les couples, facturés
quant à eux un euro de plus (alors que le service est proposé gratuitement dans
d'autres cinémas parisiens).

Un risque pour la
fréquentation ?

Résultat : le prix des
places dans cette salle, hors tarifs réduits, s'échelonne de 9€ à 15€70, selon
l'heure de la séance et le type de fauteuil choisi. Interrogé par le journal La
Croix sur cette "formule 1 de la salle de cinéma ", le PDG
des cinémas Gaumont-Pathé François Ivernel assure que "pour donner
envie aux spectateurs d'aller au cinéma, il faut constamment innover "
et que cette innovation doit être amortie par un prix plus élevé.

Thomas Gros, membre du
syndicat des cinémas et multiplexes indépendants, voit les choses sous l'angle
opposé : "Si les tarifs sont trop élevés, la fréquentation ira dans
l'autre sens. Il y a un dosage à respecter ". La mesure, vivement
critiquée sur les réseaux sociaux, reçoit un accueil partagé sur place.

Pathé n'est toutefois pas
effrayé par cette polémique : la chaîne de cinémas assure qu'il ne s'agit pas
d'un politique "à deux vitesses", puisque tous les sièges offrent une
bonne visibilité, dit-elle. Deux autres salles de ce type, à Paris et à Caen,
devraient voir le jour dans les prochains mois.