Les origines de Frankenstein retracées dans une ambitieuse exposition à Genève
Comment est né Frankenstein, l'histoire d'un monstre créé par un scientifique et qui se retourne contre lui ? Pour fêter les 200 ans de ce roman écrit en 1816 par Mary Shelley, une exposition raconte les circonstances dans lequel ce chef d'oeuvre de la littérature romantique a vu le jour. "Frankenstein, créé des ténèbres" est à découvrir jusqu'au 9 octobre à la Fondation Martin Bodmer à Genève.
Un roman resté d'une étonnante modernité
"Frankenstein ou le Prométhée moderne" illustre depuis deux siècles les inquiétudes de l'humanité face au pouvoir grandissant de la science.Imaginé par la romancière anglaise Mary Shelley en 1816 et best-seller dès sa parution, ce roman reste deux cents ans plus tard au coeur des préoccupations de la société : progrès scientifique débridé, mariage entre technologie et biologie, désenchantement face au monde moderne etc.
L'exposition "Frankenstein, créé des ténèbres" replace le phénomène de cette oeuvre littéraire dans son contexte. Elle présente une centaine d'objets reflétant le monde de 1816 et notamment des oeuvres littéraires et scientifiques, tableaux et gravures à l'origine ou en lien avec les idées du roman.
Dans une salle faiblement éclairée sont présentés notamment le manuscrit autographe du roman, des pages jaunies écrites à la main, mais aussi l'édition originale (1818) du roman annotée (ci-dessous) ainsi que le journal intime de la romancière.
Un concours d'histoires de fantômes lancé par Lord Byron
L'idée de sa créature, ce "monstre misérable", est venue à Mary Shelly alors qu'elle avait tout juste 18 ans et qu'elle séjournait durant un été pluvieux avec son futur mari, le poète anglais Percy Bysshe Shelley, dans la villa Diodati, près de Genève, louée pour l'été par l'illustre écrivain anglais Lord Byron.A l'été 1816, la météo était particulièrement maussade à Genève, à cause de l'éruption massive du volcan indonésien Tambora, et pour passer le temps, le poète Lord Byron demanda à chacun des écrivains réunis à la Villa Diodati d'imaginer une histoire de fantômes.
L'auteur anglais John Polidori écrivit "Le Vampire", qui a fut publié 3 ans plus tard et qui est considéré comme le premier roman de ce genre de littérature.
L'ouvrage figure parmi une multitude de premières éditions à l'exposition de Genève, dont 3 du roman de Mary Shelley, "Frankenstein ou le Prométhée moderne", l'histoire la plus célèbre qui a émergé du concours lancé par Lord Byron.
Au départ, le nom de Mary Shelley ne figurait pas sur le roman
Lorsque le roman a été publié pour la première fois en 1818, il ne portait pas le nom de Shelley, et un des exemplaires de l'exposition, présenté comme un cadeau à l'homme qui a initié sa rédaction, porte simplement la mention "pour Lord Byron, de la part de l'auteur"."Son nom était inconnu, cela n'aurait rien apporté pour les ventes du livre, spécialement un nom féminin", explique David Spurr, professeur de littérature anglaise à l'université de Genève et curateur de l'exposition.
En dépit de son jeune âge, Mary Shelley, fille du philosophe politique William Godwin et de la féministe Mary Wollstonecraft, a puisé son inspiration dans la crainte générée par le pouvoir grandissant de la science et de la technologie.
"Les questions fondamentales soulevées à propos de la science et de la capacité de créer la vie humaine, la modifier ou d'intervenir dans le processus de la création de la vie, sont toujours très actuelles et une source d'angoisse", souligne David Spurr, pointant par exemple les recherches sur l'ADN et celles liées à la reproduction humaine.
Exposition "Frankenstein, créé des ténèbres"
Du 13 mai au 9 octobre 2016
Fondation Martin Bodmer, Genève
En marge de l'exposition, les actuels propriétaires de la villa Diodati, manoir pittoresque surplombant le Lac de Genève où le roman fut imaginé par Mary Shelley, ouvrent les portes de leur parc pour des visites privées. Des croisières sont également prévues sur le lac ainsi qu'une Nuit de la littérature fantastique.
À regarder
-
Avec les fans de Taylor Swift au Grand Rex à Paris
-
Procès des viols de Mazan : Gisèle Pelicot face à un dernier accusé
-
10 Bercy pour Orelsan : une première dans le rap français
-
Le meilleur vin effervescent du monde serait... un mousseux anglais
-
Drones : un spectacle vire au chaos en Chine
-
Le berceau de l'humanité serait en Asie et pas en Afrique
-
On n’a plus de Premier ministre (encore)
-
Des prêtres catholiques à l'assaut des réseaux sociaux
-
Le Royaume-Uni veut créer une carte d'identité numérique
-
Drones, navires fantômes : l’avertissement de V.Poutine
-
Où en sont les tests salivaires pour détecter l'endométriose ?
-
"On ne peut pas être Premier ministre lorsque les conditions ne sont pas remplies", assure Sébastien Lecornu
-
En Namibie, le célèbre parc d'Etosha dévasté par les flammes
-
Une "Punk à sein" pour Octobre rose
-
La pilule face aux tendances TikTok de la "contraception naturelle"
-
Qui sont "les guetteuses", ces femmes en première ligne lors de l'attaque du 7 octobre ?
-
Des satellites pour protéger les hérissons, en voie d'extinction
-
Animaux de compagnie : des crèches pour chiens
-
Toilettes : toujours plus innovantes
-
Tempête Amy : deux morts dans les intempéries
-
Guerre à Gaza : le Hamas se dit prêt à libérer les otages
-
Le premier distributeur de frites belges
-
Boucheries, la nouvelle cible des voleurs
-
Deux morts dans une fusillade à Nice
-
Apnée du sommeil : quels risques pour la santé
-
Nouveau gouvernement : le coup de poker de S. Lecornu
-
"Food express", l'expo sur les wagons-bar
-
Ce lycée a un cours unique en France
-
Plus de 49.3, ça veut dire quoi ?
-
Dorothée : le retour gagnant de l'idole des jeunes
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter