"Passé ce moment douloureux, on est maintenant dans l'espoir" : un organiste de Notre-Dame rêve de rejouer dans la cathédrale
En attendant, Philippe Lefebvre a pu jouer dimanche à l'église Saint-Eustache, où était célébrée la messe de Pâques.
À défaut de pouvoir aller à Notre-Dame de Paris, incendiée lundi 15 avril, c'est à l'église Saint-Eustache que la messe de Pâques a été célébrée dimanche 21 avril dans la capitale. Philippe Lefebvre, l’un des trois organistes de Notre-Dame, a pu jouer lors de cette cérémonie.
Ses 70 ans ne l'empêchent pas de monter quatre à quatre les marches du petit escalier en colimaçon qui mène au grand orgue de l’église Saint-Eustache. "Passé ce moment douloureux, on est maintenant dans l'espoir", témoigne-t-il. Quand il s'assoit devant les impressionnants claviers, c’est évidemment avec une pensée émue pour Notre-Dame de Paris. "On parle de Notre-Dame de Paris, raconte-t-il, mais on oublie un des mots les plus importants, c'est 'notre' Dame, et je pense que c'est ça qui a été ressenti dans le monde. Cette cathédrale, c'est la cathédrale de tout le monde, c'est la nôtre."
L’organiste est désormais sans orgue, mais il a trouvé, pour cette messe pascale, un refuge bienvenu à Saint-Eustache. "Bien sûr que c'est un moment d'émotion, et cette solidarité est un élément fondamental et c'est ça la vie des musiciens. C'est que dans tous les moments heureux et malheureux, il y ait ce partage. C'est ça notre vie." Cette immense solidarité a beaucoup touché Philippe Lefebvre.
On a reçu des milliers de messages, que ce soit des mails, des SMS, du monde entier, du fin fond de l'Amérique du Sud, comme d'Asie, comme des États-Unis.
Philippe Lefebvre, organisteà franceinfo
La première fois qu’il a joué sur le grand orgue de Notre-Dame, c’était il y a cinquante ans. Alors forcément, il rêve de retrouver au plus vite son instrument. "C'est une relation charnelle, c'est ça qu'on éprouve d'abord, explique-t-il. On a une relation personnelle, physique, on est au cœur de l'instrument. Et donc on reçoit ça vraiment à l'intérieur de soi. Et c'est ce que tous les organistes qui viennent jouer à Notre-Dame depuis tant d'années ressentent. Vous êtes pris par quelque chose, une sorte de vague qui vous rentre à l'intérieur. Et c'est un endroit unique pour ça."
L’organiste ne sait pas précisément dans quel état il va retrouver son instrument, dont certaines parties ont été construites au XVe siècle. Il espère simplement pouvoir un jour poser à nouveau ses mains sur les cinq claviers de ce grand orgue, considéré comme l’âme de Notre-Dame.
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