Le trésor de Viollet-le-Duc exposé à Carcassonne pour la première fois depuis l'incendie de Notre-Dame
Quatre ans après l'incendie qui a ravagé la cathédrale de Paris en 2019, le musée des Beaux-Arts de Carcassonne (Aude) accueille jusqu'au 1er octobre 2023 l'exposition "Viollet-le-Duc trésors d'exception".
Pour la première fois depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, des pièces d’orfèvrerie du trésor de la cathédrale sont exposées au grand public au musée des Beaux-Arts de Carcassonne (Aude).
Sauvées in extremis des flammes, toutes ces œuvres reliquaires de la Passion du Christ ont été dessinées par le célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879).
Viollet-le-Duc le dessinateur
C'est une facette moins connue de Viollet-le-Duc, mais l'illustre architecte était aussi un dessinateur talentueux de mobilier liturgique. Parmi ces réalisations d'orfèvrerie exceptionnelles exposées au musée de Carcassonne, on trouve des encensoirs, des ostensoirs, des statues mais aussi le reliquaire de la Sainte Couronne ou encore cette autre pièce conçue pour abriter l'un des clous qui aurait servi lors de la crucifixion du Christ. "On est dans un objet presque architectural, on a une construction de l'objet avec des registres. Viollet-le-Duc dessine les objets ou les œuvres d'art comme il restaure ou dessine des édifices", explique Gaël Favier, le commissaire de l'exposition.
Ingénieur insatiable, créateur de génie, toute sa vie, Viollet-le-Duc n'a cessé d'explorer la matière et cherché de nouvelles structures et esthétiques de l'ensemble. En 1850, il façonne de lourdes matrices de fonte qui permettront de donner leur forme aux statues de cuivre beaucoup plus légères. "Ces statues peuvent ainsi être fixées en hauteur à l'extérieur et subir les assauts du temps et du vent", détaille Gaël Favier.
La présentation de ces objets remarquables permet de présenter la collaboration entre les architectes restaurateurs de monuments ecclésiastiques et les ateliers d’orfèvrerie dans la seconde moitié du XIXème et le début du XXème siècle.
Viollet-le-Duc et Carcassonne
Pour la cité audoise, exposer l'œuvre de Viollet-le-Duc est une évidence. La Cité Médiévale étant une de ses grandes réalisations architecturales. "Le côté exceptionnel c'est de présenter des œuvres qui ont été dessinées par Viollet-le-Duc qui est un personnage très important pour la ville de Carcassonne", se réjouit Emilie Frafil, conservatrice du musée des Beaux-Arts de Carcassonne.
En effet, en 1838 la cité audoise est quasiment en ruine. Stendhal dépeint une ville abandonnée et en tire un portrait désastreux : "Silence, dépopulation ; rues larges de huit pieds, maisons toutes petites, vestiges de gothique ; surtout absence de tout ce qui montre la civilisation ; au lieu des vitres, du papier huilé à beaucoup de fenêtres", décrit alors le romancier.
En 1840, l’érudit Jean-Pierre Cros-Mayrevieille sauve la Cité de la destruction et obtient que l’ancienne cathédrale Saint-Nazaire soit protégée au titre des Monuments historiques, les fortifications seront classées en 1862.
À l’initiative de son ami Prosper Mérimée, Viollet-le-Duc est rapidement sollicité. L’architecte souhaite redonner une unité à l’ensemble et choisit comme repère le siècle de Saint Louis. Saint-Nazaire est restaurée entre 1844 et 1860. À partir de 1855, les travaux sur les remparts débutent, les budgets sont dévolus à la consolidation, à la couverture des tours et au renforcement des pans de murs qui menacent de s’effondrer. Peu avant sa mort, Viollet-le-Duc dressait le constat suivant :" il n'existe nulle part en Europe un ensemble aussi complet et aussi formidable de défense des VIe, XIIe et XIIIe siècles, un sujet d’étude aussi intéressant, et une situation plus pittoresque. Tous ceux qui tiennent à nos anciens monuments, qui aiment et connaissent l’histoire de notre pays, désirent voir achever cette restauration, et, déjà, dans le Midi, la Cité de Carcassonne, à peine visitée autrefois, est devenue le point d’arrêt de tous les voyageurs."
À son décès en 1879, son élève Paul Boeswillwald lui succède, suivi d’Henri Nodet. La restauration du château comtal débute en 1890 et s’achève en 1930.
"Viollet-Le-Duc, Trésors d’exception" au musée des Beaux-Arts de Carcassonne jusqu'au 1er octobre 2023
Ouvert tous les jours de 9h45 à 12h30 et de 13h30 à 18h15
Fermé les jours fériés sauf le 15 août
Entrée gratuite
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