La maison du commandant d'Auschwitz convertie en centre de lutte contre l'antisémitisme
Le film oscarisé "La Zone d'intérêt", consacré à Höss et sa famille, a été partiellement tourné dans cette maison construite en 1937.
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Donnant sur une chambre à gaz et un crématorium à Auschwitz, une grande maison habitée autrefois par le commandant du camp de la mort nazi Rudolf Höss est appelée à devenir un centre de la lutte mondiale contre l'antisémitisme et l'extrémisme.
La maison grise, reliée au camp par un tunnel, a été présentée aux médias par les organisateurs du projet pour la première fois lundi 27 janvier, à l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp nazi allemand d'Auschwitz. "C'est la maison du pire extrémiste de l'histoire", a déclaré Mark Wallace, ancien ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies et fondateur du projet de lutte contre l'extrémisme, lors d'une visite guidée.
Une maison familiale au cœur des camps de la mort
Jusqu'à présent, la maison de Rudolf Höss, qui y avait vécu avec sa femme et ses cinq enfants, était en mains privées. Ses pièces ont été dépouillées et seule une mézouzah juive traditionnelle – un petit boîtier contenant un minuscule rouleau de parchemin sur lequel est inscrite une prière – a été ajoutée au chambranle de l'entrée principale.
Après avoir acquis la maison, les organisateurs ont encore trouvé des objets de l'époque, dans le grenier, notamment une tasse SS, des journaux et du cirage pour chaussures. Le pantalon d'un uniforme rayé du camp, portant l'insigne d'un prisonnier politique juif, y a également été retrouvé, utilisé pour boucher un trou dans le toit.
Le film oscarisé La Zone d'intérêt, consacré à Höss et sa famille, a été partiellement tourné dans cette maison construite en 1937 et dotée autrefois d'un vaste jardin, d'une piscine, de serres, d'un sauna et d'une écurie.
"Il vivait ici comme un roi"
Rudolf Höss, officier SS, a commencé à administrer le camp en 1940, lorsque les premiers prisonniers polonais sont arrivés. Il est capturé à la fin de la guerre. Après avoir témoigné au procès de Nuremberg, il est condamné par un tribunal polonais et pendu sur le site même d'Auschwitz en 1947.
Auschwitz était le plus grand des camps d'extermination, devenu le symbole du génocide perpétré par l'Allemagne nazie sur six millions de Juifs, dont un million est mort sur ce site entre 1940 et 1945, ainsi que plus de 100 000 non-Juifs.
Les baraquements du camp sont clairement visibles depuis ce que l'on croit être le bureau de Höss au premier étage et des chambres des enfants. "Il n'était pas seulement le maître de la vie et de la mort. Il vivait ici comme un roi", a indiqué Hans-Jakob Schindler, directeur principal du Counter Extremism Project.
Un projet de reconversion critiqué
Certains critiques ont averti que le projet du centre risquait d'alimenter un intérêt morbide pour Höss, l'historien britannique Simon Schama le qualifiant de "répugnant". "Tout va tourner autour du film et du responsable qui y a mené une vie 'normale', sans rien apprendre à personne sur les supplices subis par les victimes juives", a-t-il estimé.
La maison doit être transformée en centre de recherche et d'éducation au cours des prochains mois. Une section photographique sera consacrée à Lore Sternfeld, victime d'Auschwitz et fabricante d'objectifs, alors qu'un projet musical doit être mené en partenariat avec le compositeur Francesco Lotoro, qui recherche depuis quarante ans les musiques composées dans les camps de concentration du monde entier.
Pour l'inauguration du projet, Francesco Lotoro a joué une berceuse composée par Adam Kopyciński, chef du premier orchestre d'Auschwitz. "Je pense que cette musique a le pouvoir de purifier cet endroit (...). Elle peut redémarrer l'horloge de l'histoire", a-t-il déclaré, après avoir joué sur un piano dans la maison. "Je suis allé trouver la vie là où il y avait la mort", a-t-il ajouté.
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