Magma, deux soirs à l'Olympia avant une tournée
Près de 48 ans après sa création, l'inclassable groupe Magma, dirigé par le très charismatique Christian Vander, se produit à l'Olympia, à Paris, pour deux soirs, ce jeudi et vendredi, en prologue à une tournée devant se poursuivre jusqu'au mois de mai.
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Bien que passablement oublié par les chaînes télés et les radios, Magma continue d'écrire, depuis 1969, sa mythologie d'un autre monde et sa musique si particulière - entre rock progressif, jazz, metal, soul, un monde à part, un genre qui lui est propre, baptisé zeuhl - et remplit les salles, attirant un public nombreux et transgénérationnel.
"C'est une musique énergique, plutôt sincère et authentique, écrite par un immense compositeur", explique à l'AFP Philippe Bussonnet, son bassiste depuis 20 ans, qui a participé à la renaissance du groupe dans les années 1990. "C'est une musique intemporelle et le fait que Christian et que Magma aient persévéré contre vents et marées, ça a forcément un impact", note Klaus Blasquiz, chanteur et pilier du premier Magma, de 1970 à 1980.
Poursuivre l'œuvre mystique de John Coltrane
Lorsque ce groupe apparaît en 1969, emmené par un batteur illuminé qui prétend poursuivre l'œuvre mystique du saxophoniste de jazz John Coltrane, dont la mort prématurée l'a laissé inconsolable deux ans plus tôt, il se démarque dans une France post-soixante-huitarde "où tout le monde il est beau tout le monde il est gentil", selon Klaus Blasquiz.La musique de Magma, une fiction poétique épique, tantôt emportée ou apaisée, est faite de strates successives : rythmique tellurique, parfois proche du metal, avec une basse vrombissante et une batterie foisonnante, soutien massif et sans faille à un chœur incantatoire autant inspiré par le fameux "Carmina Burana" de Carl Orff que par le gospel, boucles répétitives aux claviers, riffs de guitare rock, et la scansion de Christian Vander, autant chanteur que batteur.
"Au niveau des influences, on pourrait citer le jazz noir américain des années soixante, le rythm'n blues, la musique classique du 20e siècle, Carl Orff, Stravinski, Bartok, la période romantique aussi", souligne Philippe Bussonnet.
Pour véhiculer une musique très construite, il fallait des émissaires valeureux. Magma a vu passer une centaine de musiciens parmi lesquels les bassistes Francis Moze ou Jannick Top, Simon Goubert, Francis Lockwood aux claviers, le guitariste Claude Engel...
Magma, la planète et la langue de Kobaïa
La musique de Magma se double d'une démarche philosophique et spirituelle. Magma raconte l'histoire de Kobaïa, "une planète où tout se passerait bien, où les gens seraient de bonne volonté, où il n'y aurait ni guerre, ni problème", selon Philippe Bussonnet. Ses habitants, les kobaïens, ont pour mission de punir les Terriens de leurs mauvais agissements. "On chantait dans une nouvelle langue (le kobaïen, à la sonorité gutturale), il y avait le voyage intersidéral, partir de la Terre et de son enfer pour aller au ciel, avec tout de même l'idée de la destruction de la terre", raconte Klaus Blasquiz.Le groupe a aussi son sigle : une griffe stylisée, qui est à Magma ce que la langue est aux Rolling Stones ou l'éclair à AC/DC. Musique très expressive, discours utopiste, imagerie... cela séduit aujourd'hui de nouvelles générations. Et si Christian Vander n'a pas, à 69 ans, le pouvoir de se régénérer, il a celui de renouveler son auditoire, grâce à une musique devenue moins martiale, plus aérée et sereine. "Sa musique est pleine d'allégresse, même jubilatoire", souligne son bassiste.
"Félicité Thösz", l'un des derniers albums du groupe, "contient ainsi des clins d'oeil appuyés à la Tamla Motown, avec les influences du funk et de James Brown très présentes".
Magma à l'Olympia, à Paris
Jeudi 2, vendredi 3 février 2017, 20H
> L'agenda-concert de Magma
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