Le rappeur Orelsan se défend devant la cour d'appel
Poursuivi pour injures et provocation à la violence envers les femmes, Orelsan a assuré mercredi devant la cour d'appel de Paris qu'il n'y avait dans ses chansons "aucune incitation à quoi que ce soit".
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Que lui est-il reproché ?
Aurélien Cotentin, de son vrai nom, est poursuivi par cinq associations féministes pour huit des chansons qu'il a interprétées lors d'un concert au Bataclan à Paris en mai 2009.
En première instance, le tribunal avait considéré la phrase "les féministes me persécutent (...), comme si c'était d'ma faute si les meufs c'est des putes", comme une injure sexiste.
Pour les paroles "renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, j'peux t'faire un enfant et t'casser le nez sur un coup de tête", ainsi que "ferme ta gueule ou tu vas te faire marie-trintigner (...)", Orelsan avait été reconnu coupable de "provocation à la violence à l'égard d'un groupe de personnes en raison de leur sexe".
Orelsan parle "d'oeuvre fictive"
Ces textes représentent "2% du concert", "c'est une oeuvre fictive", qui raconte "une histoire précise dans un contexte précis", a expliqué Orelsan. L'artiste de 31 ans a déploré que les phrases qui lui sont reprochées aient été "coupées", "raccourcies", sorties de leur contexte. Ce n'est pas lui qui s'exprime, mais les personnages de ses chansons, a-t-il dit.
"Il n'y a aucune histoire", mais "des invectives", a estimé l'avocat des associations, Me Alain Weber. En tout cas, "aucune distanciation quelconque", a-t-il plaidé, rappelant qu'en France, "une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son compagnon".
"Orelsan n'est pas Dieudonné" mais il y a matière à condamner, selon l'avocate générale
Pour l'avocate générale, soulignant que des "propos violents" sont "régulièrement répétés", il y a matière à condamner. Elle a demandé une "peine de principe". Toutefois, a-t-elle souligné, "Orelsan n'est pas Dieudonné" et "en dehors de ses chansons" il ne se livre à aucune provocation à la violence sexiste.
"Le délit d'atteinte aux bonnes moeurs n'existe plus", a plaidé l'avocat d'Orelsan, Me Simon Tahar. "Un artiste a le droit de chercher à plaire, mais aussi à déplaire", a-t-il ajouté, expliquant que les textes du rappeur racontent "un monde de la jeunesse perdue", "sans avenir". Surtout, a-t-il fait valoir, il faudrait pour condamner son client prouver que le public qui assistait à ce concert ce jour-là n'a fait preuve d'aucune "distanciation", ce qui n'est pas le cas dans ce dossier.
La cour a mis sa décision en délibéré au 14 mai.
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