Intelligence artificielle : la signature en maison de disque du premier rappeur 100% virtuel, FN Meka, tourne court
Mis au monde par informatique, le chanteur FN Meka a obtenu un contrat dans la maison de disque Capitol Records ce 12 août. Une première pour une musique produite (quasiment) uniquement par lignes de codes, qui a dû être rompue expéditivement suite aux critiques de stéréotypes racistes autour du robot-rappeur.
Avec moins de trois années de carrière, sa signature dans le même label qu’Abba, Katy Perry, et Paul McCartney avait fait grand bruit. Le 12 août, mi-rappeur, mi-influenceur, mais 100 % virtuel, FN Meka réalisait le rêve d’une foultitude d’artistes en rejoignant l’écurie Capitol Records (sous-label de la major Universal Music). Pour fêter ça, le premier rappeur créé par la machine, star de TikTok, s’était même offert un single trap, Florida Water, avec deux invités de marque : Gunna, étoile brillante du rap d’Atlanta, et Clix, champion du jeu vidéo Fortnite. Moins de deux semaines et un million d'écoutes sur Spotify plus tard, l'aventure numérique trouve une fin prématurée.
Have you lost your FN minds? @capitolrecords @capitolmusic pic.twitter.com/TxbqDhJmv0
— Industry Blackout #IndustryBlackout (@industryblkout) August 23, 2022
L'association Industryblackout, engagée pour la communauté afro-américiane, s'insurge sur les réseaux sociaux ce 23 août. "Nous trouvons que cette caricature est offensante. C’est une insulte directe à la communauté noire et à notre culture. Un amalgame de stéréotypes grossiers, d’appropriation qui dérivent d’artistes noirs, avec des insultes dans les paroles." Les critiques de clichés racistes autour du personnage se mutliplient sur les réseaux sociaux et la réaction de Capitol Records ne se fait pas attendre. Le contrat est rompu le même jour, et un communiqué suit : "Nous présentons nos plus sincères excuses à la communauté noire pour notre insensibilité à signer cet artiste sans poser suffisamment de questions sur l’équité et le processus créatif".
Des milliers de tubes et de données compilées
Derrière le vert fluo de ses dreads, le bling-bling de sa main robotique, et ses placements de produits (parfois grossiers) sur ses dizaines de posts sur TikTok, FN Meka n’est qu’un enchevêtrement d'algorithmes. Les Américains Anthony Martini et Brandon Le lui donnent naissance en 2019. L’influenceur bionique devient l’une des premières recrues de Factory New, leur maison de disques dédiée aux talents virtuels.
Pour éduquer l’intelligence artificielle (IA) musicale de FN Meka, des milliers de données sont compilées. Anthony Martini l’expliquait en avril 2021 à Music Business Worldwide (MBW) : "Nous avons mis au point une intelligence artificielle qui analyse certaines chansons populaires d'un genre donné et génère des recommandations pour les différents éléments de la construction d'une chanson : contenu lyrique, accords, mélodie, tempo, sons, etc."
@fnmeka Shout out to my guy DJ Five Venoms for letting me crash his Rolling Loud set - where should I perform next?? HIT BlO TO PRESAVE
♬ Florida Water - FN Meka & Gunna & Clix
"Juste un aperçu de ce qui est à venir". Mi-août, auprès de MBW encore, tels furent les mots de Ryan Ruden sur ce projet, vice-président exécutif du marketing expérientiel chez Capitol Music Group. Cependant, même si l’un des pères du robot-rappeur se vante de la rentabilité et de l'efficacité de ces “artistes créés sur mesures”, il reconnaît qu’une doublure humaine demeure nécessaire pour donner voix à cette musique codée. Exactement comme pour la doublure IA du rappeur superstar Travis Scott, créée par l’agence Space150 en 2020 et à l'origine d'une chanson originale, l’intervention et l’inspiration humaine restent indispensables.
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