"Turandot", le célèbre opéra de Puccini, dans une version audacieuse et moderne à l'Opéra du Rhin
Une dictature qui s'appuie sur l'image et la technologie, une princesse glaciale mais victime d'abus sexuel : l'Opéra du Rhin transpose le "Turandot" de Puccini dans une Chine moderne et oppressante. À découvrir à Strasbourg puis à Mulhouse jusqu'au 4 juillet.
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Près de cent ans après la mort du compositeur italien Giacomo Puccini, la metteuse en scène Emmanuelle Bastet présente jusqu'au 20 juin à l'Opéra national du Rhin, une relecture contemporaine de son dernier opéra inachevé Turandot. Il est joué dans sa forme complète, c’est-à-dire avec les deux dernières scènes composées en 1926 par Franco Alfano. Il sera également présenté à Mulhouse les 2 et 4 juillet puis à Dijon la saison prochaine.
Turandot, le dernier opéra de Puccini se déroule à Pékin, au pied de la Cité interdite, dans une Chine ancestrale où la fille de l'Empereur, la cruelle princesse Turandot, impose un défi à ses prétendants : trouver la réponse à trois énigmes. Le gagnant aura sa main, les nombreux perdants seront punis de mort. Un prince étranger, Calaf, réussira à trouver les réponses. "Tout le monde pense que Turandot est une princesse glaciale, mais elle est aussi pleine de désespoir, de tristesse et d'effroi" explique Elisabeth Teige, l'interprète norvégienne de l'héroïne. "En tant que chanteuse, je dois retranscrire ces émotions dans ma voix et dans mon attitude".
Surveillance et oppression
Transposé au XXIe siècle, le drame présenté à l'Opéra National du Rhin a été actualisé. "La vidéo ici n'est pas seulement scénographique, elle est aussi dramaturgique. Il s'agit aussi de parler de cette manière de manipuler et s'asservir les foules par les images et les écrans " précise la metteuse en scène Emmanuelle Bastet.
En foulards rouges, les enfants de la maîtrise de l'ONR campent de très réalistes pionniers communistes, dans une chorégraphie qui semble tout droit sortie de la Révolution culturelle. "La présence des enfants est prévue par la partition, c'était une volonté de Puccini" explique le directeur de l'Opéra du Rhin, Alain Perroux.
La question des violences sexuelles
Toujours dans un souci de modernité, la question du consentement est ici au centre du propos. Parvenu à résoudre les énigmes, Calaf exige la main de Turandot et lui impose un baiser, présenté ici comme une scène de viol. La mise en scène "a voulu montrer qu'il y avait dans ce baiser quelque chose de très violent", commente Alain Perroux à l'AFP. "C'est vrai qu'aujourd'hui ces baisers forcés posent beaucoup plus question qu'à l'époque de Puccini, et à bon droit : il y a la question du consentement qui se pose", relève-t-il. Turandot en est choquée, "d'autant plus qu'elle avait inventé toute cette histoire d'énigme en souvenir du viol de son ancêtre. C'est comme si elle revivait ce cauchemar".
De façon inhabituelle, l'opéra est joué avec le final entier de Franco Alfano, à qui avait été confiée la fin de Turandot, Puccini étant décédé avant d'avoir composé les deux dernières scènes. Cette fin avait été rabotée par le légendaire chef d'orchestre Arturo Toscanini.
Turandot de Giacomo Puccini - Opéra en 3 actes - Jusqu’au 20 juin à Strasbourg puis les 2 et 4 juillet à l'opéra de Mulhouse.
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