"Le festival d'Aix-en-Provence aura lieu", assure son directeur
"Le festival aura lieu", affirme le directeur du festival lyrique d'Aix-en-Provence Bernard Foccroulle, à cinq jours de l'ouverture de cette manifestation phare de l'été, tout en "n'excluant pas des actions de grève symboliques".
Le premier festival lyrique de France, l'un des plus connus au monde, débute le 2 juillet avec une "Flûte enchantée" de Mozart par le Britannique Simon McBurney, qui promet un grand moment de magie, avec beaucoup d'effets visuels.
"On est face à deux risques"
"On est face à deux risques, un risque de l'intérieur (du festival), si un petit groupe de 10 à 15 personnes font la grève, ce qui suffit à mettre un spectacle en difficulté", reconnaît Bernard Foccroulle. "Le vote (du personnel) mercredi crée paradoxalement une forme de radicalisation, de la part de certains qui se sentent perdus, qui ont le sentiment que la CGT (fer de lance du conflit) entre dans un discours plus apaisant, et même le discours de la coordination des intermittents est moins virulent."
L'autre péril serait l'irruption de groupes extérieurs, comme cela avait été le cas lors de la dernière grande crise des intermittents. "En 2003, rappelle Bernard Foccroulle à l'AFP, 70% du personnel avait voté contre la grève et les problèmes étaient venus de l'extérieur, de groupes de manifestants de Marseille, etc.."
Après deux soirées fortement perturbées, le directeur du festival à l'époque, Stéphane Lissner, avait pris la décision de l'annuler pour prévenir des confrontations violentes entre spectateurs et manifestants.
"Une annulation serait désastreuse"
"La différence aujourd'hui, c'est que nous sommes convaincus qu'une annulation serait désastreuse, donc nous n'annulerons en aucun cas le festival, même s'il y a ici et là des éléments de tension", affirme son directeur actuel. "Si on annulait, il n'y aurait pas d'édition en 2015 et 2016", assure-t-il.
Pour chaque représentation annulée, il faut rembourser le public. "Nous ne sommes plus assurés parce que les assurances refusent de couvrir le risque de grève." Les spectacles perturbés en 2003
En 2003, les représentations avaient été perturbées par les intermittents qui se tenaient à l'extérieur de la Cour de l'archevêché. Ce lieu emblématique du festival est à ciel ouvert et donc perméable au bruit. "Nous tirons les leçons du passé, nous prenons des mesures de prévention pour la sécurisation des lieux de représentation, sans tomber dans une dimension policière lourde qui serait contraire à l'esprit du festival, assure Bernard Foccroulle. "Il sera beaucoup plus difficile d'intervenir de l'extérieur pour empêcher les spectacles."
Bernard Foccroulle s'attend à ce que les spectacles soient ponctués de prises de paroles des intermittents. "Je ferai tout pour que les actions de sensibilisation (menées par les intermittents) - et je pense qu'il y en aura - se fassent de la façon la plus conviviale possible, qu'elles ne heurtent pas le public de front mais qu'elles l'amènent à réfléchir, à venir à la rencontre du monde de la culture."
Il a lui-même défilé samedi 14 juin dans les rues d'Aix avec le personnel et les intermittents pour sensibiliser la population à leur situation. Le festival d'Aix, créé en 1948, a été élu en avril "meilleur festival de l'année" par le jury anglo-saxon des "Opera Awards", récompensant une créativité en pointe parmi les grands festivals lyriques comme Salzbourg et Bayreuth. Cette image risque de souffrir du conflit des intermittents : "Imaginons un instant que le festival était annulé, l'impact serait dramatique, absolument dramatique, pas seulement économique mais en terme d'image."
"Mais nous allons y échapper, je suis absolument convaincu que ce festival ne sera pas annulé", soutient-il. "Et il y a une grande différence entre une annulation complète, ce qui s'était passé en 2003, dont le coût serait de 5 millions d'euros sinon plus, sans compter les retombées indirectes, et l'annulation d'un ou deux spectacles, qui coûte déjà beaucoup, beaucoup d'argent."
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