: Interview Julie Fuchs : "Je suis à ma place dans le bel canto, ma voix s’y sent bien"
C'est aujourd'hui l'une des sopranos françaises les plus demandées de la scène internationale. Julie Fuchs sort chez Deutsche Grammophon "Mademoiselle", un très beau recueil belcantiste révélateur de pépites italiennes, françaises et espagnole. Artiste pétillante au verbe libre, elle se livre ici avec la sincérité qu'on lui connaît.
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Sur la pochette de son nouveau disque, "Mademoiselle", dans le prestigieux label à l'étiquette jaune, Julie Fuchs semble presque perdue parmi les blanches statues de marbre. Pourtant la soprano fixe bien son cap, devenue en à peine une dizaine d'années une figure incontournable de la scène lyrique. Après son album "Yes" dédié à l'opérette, Julie Fuchs explore ici un répertoire de bel canto (1815-1850), de Rossini à Donizetti, en passant par Berlioz et Meyerbeer, réunissant des rôles d'orphelines, jeunes filles malheureuses, mais pas résignées : au contraire, combatives et surtout libres, à l'image de l'artiste. Installée à Avignon, mais de passage à Paris, Julie Fuchs nous reçoit chez des amis dans un confortable appartement aux pieds de Montmartre, sans chichis. Une interview avec elle est toujours un moment de conversation privilégié, à la fois simple et riche, émaillé de grands éclats de rires.
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- Dans le texte du disque "Mademoiselle", le journaliste Guillaume Tion vous appelle "La Fuchs" comme on disait autrefois La Callas ou La Tebaldi. Au-delà d'une certaine forme d'humour, comment recevez-vous cette formulation aujourd'hui, alors que votre stature sur la scène française et internationale s'est imposée si clairement ?
- Renarde, dites-vous ?
- Après notre précédente rencontre, en 2015, nous écrivions avoir le sentiment que la femme prenait chez vous le pas sur la chanteuse, tant votre propos était "humain" et franc. Cela correspondait aussi à la démarche très personnelle du disque "Yes" et on pourrait dire de même aujourd'hui avec "Mademoiselle"…
- Pour "Mademoiselle", vous avez été attirée par des rôles d'orphelines, malheureuses, mais battantes.
- A part la liberté, qu'est-ce qui relie ces femmes-là ?
- Dans cette émancipation, le rapport à l'homme est-il important ? Je pense par exemple au milieu masculin par excellence qu'est celui des militaires, présent dès le début du disque…
- Vous expliquez, dans le texte du disque, vouloir vous recentrer sur le répertoire du bel canto parce qu'il vous fait "évoluer". Le succès du "Comte Ory" de Rossini, en décembre 2017, a-t-il été un déclic ?
- Parlons de votre voix, justement. Vous me disiez il y a quelques années lui faire confiance… jusqu'à nouvel ordre. Qu'en est-il aujourd'hui ?
- Avec "Mademoiselle", vous nous faites découvrir un air des "Zingari" de Fioravanti…
- … Et quelques autres raretés : un air de "L'étoile du Nord" de Meyerbeer, un autre de "L'orfana russa" de Pietro Raimondi, un autre encore de Giovanni Pacini et bien d'autres pépites. Quelle découverte vous a plu davantage ?
- Justement, pourquoi avoir choisi cet ensemble d'airs en trois langues (italien, français, espagnol), alors que ce répertoire est à dominante italienne ?
- Il y a un clin d’œil amusant : le précédent disque s’appelait "Yes", alors que le répertoire était français. Et là c’est "Mademoiselle", alors que la dominante est italienne !
- Et il y a autre chose : dans "Yes" il y a de la détermination…
- Oui : j’y vais, avec de la séduction. "Mademoiselle", en revanche, pourrait faire croire à de la séduction, alors qu'il s'agit plutôt de détermination, de combativité justement.
Récital Julie Fuchs : le 7 mars à la Cité de la musique (Philharmonie de Paris), et le 9 mars au Grand Théâtre d'Aix-en-Provence
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